Serait-ce la faute de l'Union Européenne ? Depuis le relèvement des quotas d'exportation de sucre européen, qui avait pris le marché par surprise en février, les cours du sucre ont cassé la tendance haussière qui les avait porté à un plus-haut de trente ans. En six semaines, les voilà retombés à leur niveau de septembre dernier. Soit un recul de 30 %, avec une tonne de sucre à 526,10 livres vendredi sur le Liffe londonien.Une baisse bienvenue...Alors que les Etats les plus accros au sucre étaient au bord de la panique face à la hausse des prix, en raison notamment de son impact sur l'inflation, ce recul des prix est bienvenue. Pour profiter de ce mouvement baissier, le Pakistan, l'Inde et l'Egypte, qui comptent parmi les principaux acheteurs internationaux, ont reporté une série d'appels d'offre. Un réflex qui ne sera pas forcément payant. ... mais disproportionnéeSelon Nicholas Snowdon chez Barclays Capital, le recul des cours du sucre serait disproportionné. Certes, l'afflux de sucre européen supplémentaire sur le marché, combiné à un temps plus sec au Brésil, qui renforce le taux de sucre dans les cannes, constituent des facteurs baissiers pour les cours. Mais ils ne modifient pas fondamentalement la donne : la pénurie de sucre devrait s'aggraver en 2010. Et les appels d'offre ne pourront pas être reporté éternellement non plus : le recul des prix devrait réanimer la demande ."De nombreuses positions spéculatives détenues par des hedge-funds ont été débouclées, ce qui a pesé sur les cours ; mais sur le marché physique la disponibilité du sucre roux comme du sucre blanc n'est pas bonne du tout" avance un spécialiste. Les stocks globaux de sucre devraient chuter à 26 millions de tonnes d'ici la fin de l'année, leur plus bas niveau depuis 15 ans. La consommation devrait en effet dépasser l'offre de 8 millions de tonnes pour la récolte 2009/2010.

latribune.fr

19 Mars 2010, 23:59

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