roses, ananas et Coquilles saint-jacques pénalisés

Le temps où l'on pouvait manger des cerises à Noël ou des mangues en toute saison est peut-être révolu. Pour le moment tout au moins. Certes, les produits périssables importés par avion - essentiellement des fruits et légumes, surtout exotiques, ainsi que des fleurs et certains produits tels que le homard ou les coquilles Saint-Jacques - représentent une proportion négligeable de l'ensemble des importations françaises. Et chez Leclerc, l'approvisionnement par avion représente moins de 5 % des marchandises importées. « Seuls les fleurs et les haricots verts en provenance d'Afrique pourraient venir à manquer », indique le distributeur. Mais chez Fauchon, on situe les risques de rupture de stock à 24 ou 48 heures sur les corbeilles de fruits exotiques si le trafic aérien ne reprend pas rapidement. Pour ce qui concerne les fleurs, « le marché n'est pas encore dans une ambiance de pénurie », indique Thierry Delmotte, chef de secteur des 60 grossistes d'horticulture présents au marché international de Rungis. « J'aurais été beaucoup plus inquiet si ce blocage s'était produit en plein hiver », poursuit-il. Au printemps, en effet, il est habituel de voir les fleuristes s'approvisionner davantage en fleurs de saison, produites en Île-de-France, en Paca ou dans la région nantaise. « Il faut attendre jeudi, jour de pic de fréquentation, pour estimer l'impact réel de ce blocage », juge ce spécialiste. Reste que l'absence d'importations depuis les fermes d'Éthiopie, de Colombie ou d'Équateur pourrait avoir un impact sur le cours de la rose...À l'autre bout de la chaîne, les effets se font déjà sentir pour les exportateurs - et les salariés au chômage forcé. Les horticulteurs du Kenya, qui envoient tous les ans vers l'Europe 88 millions de tonnes de fleurs - soit plus de 80 % de leur production - annoncent perdre 3 millions de dollars par jour actuellement. Quant aux compagnies de fret ghanéennes, qui envoient notamment des ananas, elles déclarent perdre 10 millions de dollars par jour depuis l'arrêt des longs-courriers. L. J. B. et J. G.
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