Les indices européens ont digéré la crise de la dette souveraine

C'était il y a un an. A quelques jours près, la crise de la dette souveraine faisait plonger les marchés européens dans le chaos. De son point haut annuel touché le 15 avril 2010 à 4.065,65 points, le CAC 40 allait, dégringoler de 18 % jusqu'à plus bas du 25 mai. Le 23 avril 2010, date à laquelle la Grèce a demandé officiellement une aide financière à la communauté internationale, a marqué le point de départ d'un courant baissier généralisé sur les marchés d'actions du Vieux Continent. Mais, les indices européens se sont ensuite repris dans le courant de l'été et cotent aujourd'hui, pour la plupart, au-dessus de leurs niveaux d'il y a un an. Depuis le 23 mars 2010, le DAX s'est apprécié de plus de 12 %, le Footsie de 3 %, et le Stoxx 600 de près de 3 %. Le bilan est plus mitigé pour le CAC 40, qui accuse, sur la même période, un repli de 0,63 %, et pour l'Ibex dont le recul dépasse les 4 %.Le risque reste d'actualitéException faite de l'indice ASEX de la Bourse d'Athènes, qui a décroché de 22 % en un an, les marchés semblent donc avoir tourné la page de cette crise. Il faut dire que beaucoup de mesures ont été prises en un an. « Les instances européennes se sont dotées d'un fonds de stabilité, les pays membres se sont entendus sur le principe des aides sous conditions... Tout cela a permis de renforcer la cohérence au sein de la zone euro. De sorte que les investisseurs ne spéculent plus sur la disparition de l'euro ou sur un effet de contagion généralisée », explique David Kalfon, directeur des investissements chez EFG AM. Cette sérénité retrouvée se reflète dans la résistance de l'euro qui, malgré la résurgence de tensions sur les dettes grecque et irlandaise, se maintient au-dessus de 1,40 dollar depuis mi-mars. Pourtant le risque souverain reste d'actualité. En zone euro et désormais outre-Atlantique. La séance de lundi en est un bon exemple. « Au-delà des politiques d'austérité annoncées dans la précipitation il y a un an pour satisfaire aux demandes du marché, celui-ci doit désormais appréhender ce qui est réalisable et ce qui est tenable ou non en terme de ratio de dette sur PIB », explique en ce sens Frédéric Buzaré, responsable de la stratégie actions chez Dexia AM. Un avis partagé par David Kalfon. « Il y a encore une épée de Damoclès sur les marchés. Désormais on sait qu'il y a une réelle volonté politique mais on ne sait pas encore si cela va marcher. Entre austérité et préservation de la croissance, la marge de manoeuvre est étroite », commente l'expert. Malgré tout, face au risque souverain, les marchés sont moins nerveux. Leur réaction à l'annonce de Strandard and Poor's, lundi, a été très « limitée », souligne Arnaud Poutier, directeur général adjoint d'IG Markets France, qui estime dans une note que « les investisseurs « banalisent » progressivement le statut de la dette des États ».
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