Fragile éclaircie chez Philips

Simple coïncidence ou sanction ? Andrea Ragnetti, le patron de la division électronique grand public du groupe néerlandais Philips, qui a publié ses résultats trimestriels ce lundi, quittera ses fonctions le 1er septembre. à la tête de cette division depuis janvier 2008, Andrea Ragnetti était pourtant considéré comme le successeur le plus probable de Gerard Kleisterlee, le patron de Philips, dont le mandat s'achèvera en avril 2011. Mais il faut reconnaître que la branche électronique grand public n'a pas vraiment brillé, ces derniers temps. De janvier à mars, son chiffre d'affaires n'a crû que de 11 %, les consommateurs hésitant à acheter des baladeurs MP3, des appareils photo numériques, des téléviseurs et autres produits dits futiles. Et ses perspectives sont incertaines. La division espère se relancer grâce à la Coupe du monde de football, cet été, censée dopée les ventes de téléviseurs, notamment 3D. Mais un sondage de l'institut BVA, publié le 8 avril, indiquait que 1 % seulement des Français comptaient s'équiper d'un téléviseur 3D au cours des prochains mois... Les ventes trimestrielles de la division électronique grand public ont de plus souffert de la comparaison avec l'envolée de 18 % du chiffre d'affaires du pôle éclairage. Le bureau d'analyses financières ING voit d'ailleurs dans Rudy Provoost, directeur de la division éclairage, le nouveau dauphin de Gerard Kleisterlee. Il faut dire que la performance de la division éclairage a bénéficié de la réglementation européenne, selon laquelle les lampes à incandescence de plus de 100 watts doivent progressivement disparaître, ce qui dope mécaniquement les ventes d'ampoules basse consommation de Philips.Objectif maintenu Au total, les ventes du groupe ont crû de 12 % au premier trimestre, à 5,7 milliards d'euros, et Philips a dégagé un bénéfice net de 201 millions d'euros, contre une perte de 57 millions un an auparavant. Des comptes qui semblent a priori de bonne facture. Mais si la société a renoué avec les bénéfices, c'est en grande partie grâce à son programme de réduction des coûts de 700 millions d'euros, enclenché en 2008, et qui comprend notamment la suppression de 6.000 emplois. En outre, le premier trimestre 2009 s'était avéré très difficile, en raison de la récession économique, d'où une base de comparaison très favorable. Enfin, ce bond de 12 % du chiffre d'affaires, Philips le doit essentiellement aux pays émergents, très porteurs, dans lesquels il réalise moins de 30 % de son chiffre d'affaires, et où ses ventes se sont envolées de 22 %. En Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord, en revanche, « les incertitudes demeurent élevées et la confiance du consommateur reste basse », reconnaît Philips. Qui maintient néanmoins son objectif de dégager une marge d'excédent brut d'exploitation de 10 %, sur l'exercice 2010 (contre 8,9 % au premier trimestre). Il est vrai que le groupe n'exclut pas de nouvelles mesures de réduction des coûts.
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