Le monde de l'électronique grand public est en pleine effervescence : les fabricants lancent des téléviseurs compatibles pour l'image en relief (3D), connectés à Internet, le tout avec une image en haute définition. Ce creuset d'innovations s'observe aussi au niveau des constructeurs de décodeurs et autres terminaux pour la télévision numérique. L'un des poids lourds du secteur, le britannique Pace (17 millions de boîtiers écoulés dans le monde en 2009 et 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires), développe des prototypes qui regroupent désormais de nombreuses fonctionnalités. En France, Pace a racheté début 2008 la division décodeurs de Philips. Cette filiale conçoit des récepteurs numériques pour la TNT toujours vendus sous la marque Philips et fournit à Canal Plus son décodeur hybride (accès payant à la télévision et accès Internet).« Le développement de boîtiers hybrides va dans le sens d'une convergence numérique logique qui permettra à court terme à l'utilisateur d'effectuer une recherche sur Internet, de télécharger un film sur une plate-forme de vidéo à la demande ou de visionner un programme TV proposé par un opérateur payant à partir du même boîtier », explique Mathias Hautefort, président de Pace France. Chaque entité du groupe Pace dispose d'une grande autonomie en matière de recherche et développement (R&D). Au siège français de Suresnes, 200 ingénieurs planchent sur les développements d'une « boîte intelligente », avec l'aide d'une centaine d'ingénieurs indiens spécialisés dans le développement logiciel. Revue de détail de leurs pistes de travail : 1. Des boîtiers multi-usagesLa stratégie de convergence de Pace vient de prendre une nouvelle dimension avec le rachat début mars de la jeune société française Bewan qui conçoit des boîtiers d'accès Internet (comme la Dartybox par exemple). Là encore, la R&D planche sur un boîtier multifonctions fournissant de nouveaux services notamment sur IP (Internet protocole). « Avec ce type de produit qui propose un panel d'applications web, nous pouvons répondre à une forte demande des opérateurs télécoms qui voient se développer avec inquiétude les offres de TV connectées à Internet des grands groupes d'électronique, souvent associés aux diffuseurs de programmes », explique Jean-Benoît Pina, architecte Système IPTV chez Pace France. Les complémentarités avec Bewan vont plus loin, notamment dans la création d'un réseau domotique de caméras ou de gestion de l'éclairage des pièces d'une habitation. 2. Un affichage enrichiUn gros travail d'ergonomie est aussi effectué pour dynamiser l'écran en proposant un affichage multiple : par exemple, au lieu de s'afficher dans un coin de l'écran, les informations sur les programmes prennent place au coeur de l'image diffusée par la chaîne qui s'incurve avec un effet de relief. Autre toilettage directement accessible via le décodeur : la technologie du cover-flow, une interface tridimensionnelle servant à naviguer dans les vues des différentes chaînes de TV. Une version dynamique de la mosaïque des programmes. 3. Des contenus partagés sur plusieurs supportsAutre innovation à l'étude chez Pace, le « triple screen » : un concept qui offre une déclinaison de l'interface TV sur un PC et sur un smartphone. Et aussi : la constitution d'un réseau domestique de décodeurs pour le partage de contenus multimédias entre plusieurs téléviseurs d'un même logement. Enfin, les développeurs de Pace explorent aussi des services déportés pour transférer des guides des programmes sur un smartphone qui permettrait de piloter le magnétoscope numérique à distance.

latribune.fr

19 Avr 2010, 23:20

Partager :