FSI : ses investissements dans les biotechs illustrent son rôle ambigu

Faire émerger les champions de demain, favoriser la concentration d\'entreprises pour leur permettre d\'atteindre une taille critique, protéger le capital de sociétés stratégiques de prédateurs étrangers. Telles sont, en substance, les trois missions du FSI (fonds stratégique d\'investissement), rappelées par son directeur général, Jean-Yves Gilet, lors de la présentation de sa stratégie d\'investissement dans la pharmacie et les biotechnologies, mardi. Reste que le FSI semble plutôt jouer les pompiers, ces derniers mois. Si sa prise de participation de l\'ordre de 15 millions d\'euros dans le fabricant de patchs contre les allergies DBV Technologies, à la mi-mars, s\'inscrit bien dans son rôle de financement des PME innovantes, il en va en revanche tout autrement pour son investissement dans Novasep.Une société en butte à 400 millions d\'euros de dettesFin mars, le fonds souverain à la française a injecté la somme rondelette de 30 millions d\'euros dans cette société lorraine, spécialisée dans la purification de molécules actives complexes, et prise à la gorge par une dette de 400 millions d\'euros. Un sauvetage qui n\'est pas sans rappeler celui du fabricant de chariots Caddie, le mois dernier, ou bien encore, plus récemment, celui de la société de systèmes de transports Lohr. On est bien loin de la mission consistant à \"apporter des fonds propres pour financer des projets industriels novateurs et audacieux (...), stabiliser le capital d\'entreprises qui ont un avenir, qui disposent de savoir-faire et de technologies clefs et qui pourraient être des proies tentantes\", mission assignée par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, au FSI, lors de sa création en décembre 2008.Nicox a perdu près des trois quarts de sa valeur en trois ansCe grand écart entre la mission initiale du FSI et certaines de ses prises de participation pose la question de la rentabilité de ses investissements et, donc, de l\'utilisation des deniers publics, le FSI étant détenu à 49% par l\'Etat et à 51 % par la Caisse des dépôts. Une question qui se pose également lorsque le FSI investit dans des sociétés en bonne santé mais présentant un risque structurel. Là encore, les biotechnologies, avec le risque réglementaire, font figure de triste exemple. En 2009, le FSI avait investi 25 millions d\'euros dans Nicox. Manque de chance, quelques mois tard, les autorités américaines de la santé refusent d\'homologuer son anti-inflammatoire phare. Résultat, le cours de Bourse a dévissé de 72%, au cours des trois dernières années. \"Nous avons été un peu [voire beaucoup ; Ndlr] critiqués en raison du risque pris sur Nicox\", reconnaît Thomas Devedjian, membre du comité exécutif du FSI. \"Mais, plus nous faisons des investissements, plus nous pouvons espérer mutualiser les risques et les succès\", poursuit-il. Dans cette perspective, le FSI entend réaliser \"deux à trois investissements par an\", dans les biotechnologies, pour un montant total de 50 millions d\'euros environ. 
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