Les Sagas de BFM radio

STRONG>Avec lui, le lion parle anglaisSa carrure est aussi imposante, que son phrasé est modéré. Avec son « gène fonctionnement d'équipe », Philippe Varin dirige PSA depuis le 1er juin 2009. Cet ancien de Pechiney, qui s'est frotté aux méthodes britanniques à la tête de Corus, impose un management collectif et modernisé chez Peugeot-Citroën. « Le mandat du président du directoire est très clair. La famille m'a dit : croissance, rentabilité, indépendance », résume-t-il. Son constat est limpide, PSA est trop hexagonal. Aussitôt arrivé, il crée une direction Asie et exige l'anglais comme langue de travail. Quand on lui fait remarquer qu'il impose une révolution culturelle au constructeur français, il répond stratégie. « Il faut qu'on ait un coup d'avance dans trois dimensions. La première est l'environnement, c'est sur le plan des émissions de CO2 que les constructeurs vont faire la différence. La deuxième est en matière de design et de séduction, et le troisième domaine est celui des services et de la créativité. »Avant de prendre la tête de PSA, Philippe Varin a été élevé au biberon Pechiney. Du centre de recherche de Saint-Jean-de-Maurienne où il débute à la direction de la branche aluminium du groupe, il se révèle, lors de la construction de l'usine de Dunkerque en 1988, l'un des plus gros investissements français de la décennie pour laquelle il négocie pied à pied une nouvelle organisation du travail avec Martine Aubry, alors DG du groupe. De la fin de l'empire, il garde un goût amer : « J'ai un énorme regret, mais c'est la suite logique d'un certain nombre d'erreurs stratégiques. J'ai rejoint ce groupe et 1978 et c'était un géant de l'aluminium et puis ce groupe s'est égaré, il est devenu un conglomérat, a quitté son coeur de métier », jusqu'au dépeçage par Alcan en 2007. Philippe Varin quitte son employeur de 25 ans pour rejoindre l'anglo-néerlandais Corus en 2003. Le management binational se déchire et le « Financial Times » accueille le français en vantant ses deux atouts : il n'est ni anglais ni hollandais. Il ferme des usines, vend la division aluminium pour se concentrer sur l'acier. Pari gagné. Le boom des pays émergents fait flamber les prix du métal. En 2006, Varin vend Corus à Tata pour 10,6 milliards d'euros. Le pudique s'enrichit au passage de quelque 15 millions d'euros. Trois ans plus tard, il devient le patron de PSA. Avec une devise toute britannique : « Never complain, never explain », et toujours obtenir ce qu'on veut.Charlotte Richard
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