Fabius veut "une diplomatie économique" forte

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, prépare à la rentrée une petite révolution pour le Quai d\'Orsay. Sa \"première priorité\" concernera l\'économie. \"Nous avons besoin d\'une diplomatie économique forte, renouvelée, active et réactive, efficace, à l\'écoute de tous les acteurs économiques de \'l\'équipe de France\'\", a-t-il expliqué aux sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense. C\'est d\'ailleurs dans ce cadre-là que Laurent Fabius reçoit actuellement au ministère des Affaires étrangères de nombreux PDG de grands groupes français.Il a déjà vu le président du directoire d\'Areva, Luc Oursel, et le PDG d\'EDF, Henri Proglio. Il a rencontré mercredi le PDG d\'Arianespace, Jean-Yves Le Gall, puis jeudi, il doit voir le PDG de Thales, Luc Vigneron ainsi que l\'Administrateur général du Commissariat à l\'Energie Atomique (CEA), Bernard Bigot, et la président du Medef, Laurence Parisot. « Il souhaite mettre le ministère en appui au développement international des entreprises françaises, explique le porte-parole du ministère, Bernard Valero. C\'est une orientation stratégique profonde et l\'un des piliers sur lequel Laurent Fabius va développer l\'action du Quai d\'Orsay ». Soit la diplomatie française au service des entreprises souhaitant se développer à l\'international.Un plan détaillé fin aoûtLaurent Fabius présentera cette stratégie ainsi qu\'un \"plan détaillé\" lors de la traditionnelle conférence des ambassadeurs, qui se tient à Paris fin août (27, 28 et 29 août), qui \"sera largement consacrée à la diplomatie économique\", a-t-il souligné devant les sénateurs. \"Nous avons des atouts pour cela - notre réseau consulaire, en particulier\", a-t-il précisé. Dès juin, j\'ai demandé à nos principaux postes à l\'étranger d\'établir, des objectifs précis à court, moyen et long terme en matière économique\". Car pour le ministre des Affaires étrangères, \"les défis de la croissance et de l\'emploi se jouent, pour une part importante, à l\'international.En continuant de servir les intérêts de la France, le ministère des Affaires étrangères doit devenir, aussi, le ministère des entreprises\". Et de rappeler que le déficit commercial avec la Chine a été de 27 milliards d\'euros en 2011 alors que l\'Allemagne connaît un déficit bien moindre. \"Dans certains secteurs, comme l\'agroalimentaire, qui est pourtant l\'un de nos principaux postes d\'exportation, nous n\'exportons quasiment pas vers la Chine, en dehors du vin\", a-t-il regretté.\"L\'attractivité économique se nourrit du rayonnement culturel\" de la FranceCette stratégie économique s\'appuiera, autre priorité, \"sur une politique renforcée au service du rayonnement de la France dans tous ses domaines\". Laurent Fabius souhaite \"valoriser la coopération culturelle, audiovisuelle, universitaire, scientifique et de recherche pour rehausser l\'image de notre pays et contribuer à son rayonnement\". C\'est \"un enjeu diplomatique - affirmer notre présence -, démocratique - contribuer à l\'émancipation des sociétés par la culture -, mais aussi économique, car notre attractivité économique se nourrit du rayonnement culturel de notre pays\".Le ministère entend ainsi séduire les étudiants internationaux afin de trouver plus tard \"des relais\" au sein des élites étrangères, précise Bernard Valero. Dans ce cadre, il a commencé à signer des conventions avec les grands groupes présents à l\'international. C\'est le cas avec le pétrolier Total, qui a signé le 12 juillet une convention cadre « officialisant un partenariat au profit des étudiants étrangers poursuivant leur formation académique en France ». Le groupe s\'engage à participer au financement des bourses « Quai d\'Orsay - Entreprises », un programme ouvert aux étudiants, cadres ou fonctionnaires étrangers, qui souhaitent poursuivre leur formation dans l\'enseignement supérieur en France. Une convention du même type a été signé mercredi avec GDF Suez.Une meilleure coordination En outre, Laurent Fabius souhaite une meilleure coordination entre les différents services de l\'Etat et des collectivités locales. C\'est pour cela qu\'il a confié une mission au secrétaire général de l\'association des maires de France, André Laignel, en vue \"d\'améliorer les rapports\" entre le ministère des Affaires étrangères et les collectivités territoriales, qui mettent en oeuvre des coopérations décentralisées. Le Quai d\'Orsay \"devrait mieux diffuser et clarifier les demandes dont il est saisi par les pays partenaires\". De leur côté, les collectivités territoriales vont devoir introduire plus de cohérence dans les moyens qu\'elles consacrent à cette coopération. \"L\'idée est de constituer un centre de ressources qui mette l\'offre et la demande en présence et contribue à la cohérence de l\'action de l\'Etat et des collectivités territoriales. Monsieur Laignel aura donc pour tâche de remédier au manque de transparence et à la dispersion des moyens qui caractérisent la situation actuelle\", a expliqué Laurent Fabius.
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