Angela Merkel fragilisée par une nouvelle défection dans son camp

Angela Merkel est de plus en plus isolée. Dimanche, le maire de la Ville-État de Hambourg, Ole von Beust, a annoncé sa démission. En un an, c'est le sixième chef de gouvernement régional de la CDU à quitter son poste. Le vide se fait donc de plus en plus autour d'Angela Merkel. Maire de Hambourg depuis 2001, Ole von Beust était une figure majeure du Parti au sein duquel il était considéré comme un pragmatique modernisateur. En 2008, il avait été le premier ministre président conservateur à oser l'alliance avec les Verts. Cette coalition avait fonctionné en bonne intelligence. Au point qu'elle avait fait florès en Sarre en 2009 et que certains évoquaient la possibilité d'une telle coalition pour les prochaines élections fédérales de 2013. Mais à Hambourg comme ailleurs, l'étoile de la CDU a pâli. Les habitants de la ville hanséatique ont rejeté le projet de réforme scolaire proposé par le gouvernement régional. Ole von Beust a alors déjà annoncé sa démission, victime, comme beaucoup de ses homologues, de la politique fédérale d'Angela Merkel. La semaine passée, il a d'ailleurs invité la chancelière à se montrer plus ferme dans la gestion de sa coalition.Inquiétude Lundi, plusieurs dirigeants de la CDU ont estimé qu'il s'agissait d'un phénomène « normal » de rotation des dirigeants. Ole von Beust lui-même a assuré vouloir encore rencontrer Angela Merkel et « lui envoyer des SMS ». Mais d'autres n'ont pas caché leur inquiétude. « On a l'impression que les gens compétents ont subitement besoin de faire autre chose dans leur vie que de s'occuper du parti », s'est ainsi lamenté le député Philipp Missfelder, membre du directoire du parti. Cette démission tombe mal pour Angela Merkel et Ole von Beust ne pouvait l'ignorer. La chancelière, très critiquée pour sa gestion de la crise grecque et de sa coalition, enchaîne les revers. Le 9 mai, son camp a subi une nette défaite dans le grand Land de Rhénanie du Nord Westphalie. Un mois plus tard, le président fédéral Horst Köhler démissionnait à la surprise générale. Le 31 juin, lors de l'élection de son successeur, le candidat de la chancelière, Christian Wulff ne parvenait pas à faire le plein des voix de la coalition CDU-FDP et était élu au troisième tour seulement. Avec le départ du ministre président de Hesse Roland Koch en mai dernier dans des conditions similaires, Angela Merkel perdait un pilier conservateur de son parti. Cette fois, c'est un pilier plus « moderne » qui quitte le navire et fragilise l'option d'une alliance avec les Verts. Reste à Angela Merkel à prouver qu'elle est capable de « tenir » son parti sans ses poids lourds, malgré les remous actuels.
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