Star de la finance, Stanley Druckenmiller jette l'éponge

Il restera dans l'histoire de la finance mondiale comme celui qui a fait gagner 1 milliard de dollars en un seul coup à l'investisseur George Soros grâce à son attaque contre la livre en 1992. Il avait ainsi obligé la banque centrale britanique à une dévalaution. Stanley Druckenmiller a annoncé hier la fermeture de son fonds spéculatif Duquesne Capital Management de 12 milliards de dollars d'actifs. A 57 ans, après 30 ans de carrière, il peut s'enorgueuillir de ne pas avoir connu de performance négative sur les fonds qu'il a géré. Pour expliquer son départ, il s'est dit frustré par son incapacité depuis trois ans à atteindre la performance annuelle moyenne de 30 % qu'il avait réussi à maintenir depuis 1986. « J'ai le sentiment douloureux d'avoir manqué beaucoup d'opportunités en 2008 et 2009 », a d'ailleurs avoué Stanley Druckmiller à l'agence Bloomberg. En 2008, le fonds Duquesne a tout de même rapporté 11 % quand les fonds spéculatifs baissaient de 19 %. En 2009, il a gagné 10 %, les autres fonds du même type progressant en moyenne de 20 %. Actuellement, il est en baisse de 5 %. «  Gérer plus de 10 milliard de dollars semble défier mon standard de long terme », affirme-t-il. Il y a dix ans, il avait d'ailleurs choisi de quitter, après 12 ans de présence, la responsabilité du fonds d'investissements de George Soros (Soros Fund management) parce que « le défi de gérer un énorme montant de capital avait un effet direct sur ma capacité à obtenir des performances », raconte-t-il. à l'époque, il s'était consacré à son propre fonds Duquesne, créé dès 1980. Aujourd'hui, il se retire complètement des affaires. Avec une fortune personnelle évaluée à 2,8 milliards de dollars par le magazine « Forbes », il est à l'abri du besoin. Lui qui n'a jamais connu de vacances qui ne soient pas interrompues par des urgences professionnelles, souhaite désormais partager son temps entre le golf, sa famille, ses amis et ses bonnes oeuvres. Il est en particulier un membre actif de l'association des enfants de Harlem à laquelle il a donné plus de 25 millions de dollars. Il est aussi un fan de sport : il a d'ailleurs essayé sans succès en 2008 de racheter le club des Pittsburgh Steelers, une équipe de la ligue nationale de footbal américain. contraintes règlementairesLa retraite anticipée de cette star de la finance américaine marque aussi la fin d'une époque. D'autres grands gérants américains de sa génération plient bagage comme Jim Simons (Renaissance Technologies) ou Richard Grubman (Highfields Capital). Face à la réglementation plus contraignante, à la montée des impôts, à un environnement incertain et à des investisseurs toujours plus exigeants, ils renoncent à leur métier stressant pour profiter pleinement de la vie et de leur fortune. S. So.
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