Les taux d'emprunt de l'État à leur plus-bas historique

Engluée dans un endettement et un déficit budgétaire massifs, la France n'a pourtant jamais emprunté aussi peu cher qu'actuellement sur les marchés financiers. Sur le marché secondaire des dettes souveraines, qui préfigure le taux auquel les États peuvent émettre du papier, les titres de dette française s'échangent aujourd'hui à un taux historiquement bas. Alors qu'il évoluait encore au-delà des 5 % à la fin des années 1990, au moment du lancement de l'euro, le taux d'emprunt à 10 ans est aujourd'hui de l'ordre de 2,65 %, contre environ 3,60 % en début d'année. Dans le même temps, l'encours de la dette française négociable sur les marchés financiers a plus que doublé de 560,1 à 1.147,9 milliards d'euros entre 1998 et 2009, selon les chiffres de l'Agence France Trésor (AFT).Turbulences grecquesCette configuration n'est paradoxale qu'en apparence, dans la mesure où la France bénéficie toujours de sa précieuse notation financière AAA auprès des trois grandes agences Moody's, Standard and Poor's et Fitch. Les turbulences liées à la dette grecque ainsi que les craintes d'un ralentissement de l'économie mondiale ont en effet incité les investisseurs à se réfugier dans les titres jugés les plus sûrs. Comme les obligations d'État de la France, mais aussi des États-Unis, de l'Allemagne ou du Royaume-Uni. Certes, tous ces pays sont confrontés à un déficit budgétaire qui rend des ajustements nécessaires. Et Moody's a une nouvelle fois souligné ce mardi que « les défis liés aux ajustements budgétaires impliquent que le chemin à parcourir avant un abaissement de la note de ces pays s'est encore réduit ».Mais dans l'immédiat, l'appétit nourri des investisseurs pour la dette française offre une bouffée d'oxygène bienvenue au Trésor. Le programme de 188 milliards d'euros d'émissions nettes prévues sur 2010 était déjà complété à 77,5 % à la fin juillet, ce qui a conduit l'AFT à annuler une opération le 5 août dernier. Et il est d'ores et déjà acquis que le coût moyen d'emprunt sera cette année en net repli par rapport au taux moyen de 2,95 % concédé sur les 165 milliards d'euros émis en 2009. Le programme d'émissions 2011 sera communiqué au début de l'automne dans le cadre du projet de loi de finances 2011. Julien Beauvieux
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