Entre fourmi allemande et cigale espagnole

La tentation est grande, quand la croissance repart, de miser sur les recettes fiscales supplémentaires qu'elle engendre. La première économie de la zone euro, l'Allemagne, pourrait y succomber, étant promise à une croissance annuelle de 3 % dès cette année (lire page 5). Et ce d'autant plus que la banque centrale allemande estime qu'à ce rythme, Berlin devrait faire redescendre son déficit public à 3 % du PIB dès 2012, soit un an avant l'engagement pris envers la Commission européenne. Dans la capitale allemande, presque aucune voix ne s'élève pour demander de relâcher l'effort engagé d'assainissement des finances publiques. Tant la chancelière Angela Merkel que le ministère des Finances insistent ces jours-ci pour ne pas diminuer la rigueur financière, malgré les très bons chiffres de la croissance. « Notre boussole est l'obligation de réduire notre déficit structurel à 0,35 % du PIB d'ici à 2016 comme fixé désormais dans la Constitution », indique à « La Tribune » le ministère allemand des Finances. Il n'est donc pas question de prendre prétexte de la croissance pour ne plus faire des économies.L'Espagne a commencé à alléger ses efforts de rigueur, bien que son PIB au deuxième trimestre se soit à peine amélioré de 0,2 % par rapport à celui des trois premiers mois (l'Allemagne a crû, elle, sur la même période, de 2,2 %). Madrid va débloquer 500 millions d'euros l'an prochain pour ses infrastructures, un montant jusqu'ici gelé. De même, de nouvelles hausses d'impôt pour accroître les recettes sont exclues. Après la crise, l'Espagne se révèle ainsi plus cigale et l'Allemagne plus fourmi.Frank Paul Weber
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