Le melon boudé par les consommateurs

Sale temps pour les producteurs de melon. Depuis le début du mois d'août, la météo maussade en France entraîne une sous-consommation, alors que la récolte, elle, a été abondante grâce à des températures favorables en juillet. Résultat?: une forte augmentation des stocks. Le seuil de crise de consommation, fixé par les pouvoirs publics à 6.100 tonnes, a été franchi le 12 août. Alors que les consommateurs absorbent environ 5.000 tonnes par jour en moyenne, cette semaine, les volumes de production se sont établis entre 6.500 et 7.000 tonnes par jour. D'où l'inquiétude des professionnels. « Le melon se conserve 4 à 5 jours au frigo dans les exploitations de conditionnement. Au-delà, il va falloir le jeter », souligne le président de l'Association interprofessionnelle du melon, Bernard Borredon. Depuis mardi, la filière est officiellement déclarée en « crise conjoncturelle », selon les critères fixés par les pouvoirs publics?: « lorsque les prix affichent 15 % de diminution sur deux jours d'affilée par rapport à la moyenne des cinq années précédentes (hormis la meilleure et la pire) ». Mesures d'urgenceSur les conseils des producteurs, la grande distribution multiplie les mises en avant et offres promotionnelles afin d'écouler les stocks. Autre mesure d'urgence?: le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a mis en oeuvre l'accord de modération des marges, signé en mai par la grande distribution et le président de la République. Relatif au projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, il prévoit « qu'en situation de crise conjoncturelle constatée sur un produit, le distributeur s'engage à maintenir le taux de marge brute qu'il a pratiqué, en moyenne, au cours des trois campagnes de commercialisation précédentes sur le rayon fruits et légumes ». Cette mesure devrait rassurer les producteurs de fruits et légumes réunis ce jeudi place de la Bastille à Paris. Eux avaient décidé de vendre directement leur production au consommateur, protestant contre les marges abusives pratiquées, selon eux, par la grande distribution. Avec dix millions de tonnes achetées en moins de trois heures, le consommateur lui, n'a pas protesté. Cindy SALHI
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