Gewurztraminer, l'exubérance

Troisième cépage d'Alsace pour sa surface cultivée (2.900 hectares), le gewurztraminer s'accorde avec le fromage emblématique de la région, le munster. L'exubérance de l'un se joue des excès aromatiques de l'autre. Des vignerons indépendants, aidés par les terroirs ensoleillés des coteaux haut-rhinois, produisent des « gewurz » où le sucre résiduel, gênant dans la grande production, est maîtrisé à un niveau raisonnable, laissant les arômes s'exprimer sans endormir le palais. Seppi Landmann, à Soultzmatt, est l'un de ceux-ci. Sur ses étiquettes, il a ressuscité le surnom « Vallée noble » qui sied au village, dominé par sept grandes familles qui appréciaient son microclimat au Moyen Âge.L'étymologie du grand cru local, le Zinnkoepflé, peut se traduire en Mont du soleil. Démissionnaire de la coopérative en 1982, Seppi Landmann cultive en Gewurztraminer 1,38 hectare du « meilleur morceau de la vallée ». En 1996, il a invité Sophie Marceau à effectuer les vendanges avec lui. Depuis, il dédie chaque année une cuvée à l'actrice. Ses vins sont rares, vendus en primeur et à l'export. Les arômes de litchi, de mangue et de rose dominent dans le gewurztraminer générique. Les vins de glace récoltés en décembre, une vendange tardive terriblement risquée, traduisent des notes de pâtes de fruits et d'épices bien plus concentrées. « Entre un munster et un gewurztraminer, il faut chercher l'équilibre, pas la concurrence », observe Seppi Landmann, dont les vins se marient sans complexes avec les fromages au lait cru les plus aromatiques.O. M.
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