L'Australie vote sans conviction sur fond de performance économique

Les Australiens votent samedi pour désigner leur Premier ministre, mais l'issue du scrutin s'avère incertaine. À la fin d'une campagne électorale qui restera dans les annales du pays comme « la plus ennuyeuse de l'histoire du pays », comme l'ont souligné la plupart des commentateurs, l'actuelle chef de gouvernement, la travailliste Julia Gillard conserve dans les sondages un léger avantage face au candidat conservateur Tony Abbott.Pourtant, la réélection de Julia Gillard devait se faire dans un fauteuil. Mais les divisions du parti travailliste, dont nombre de membres et sympathisants n'ont pas apprécié le traitement infligé à Kevin Rudd, le précédent Premier ministre, qui avait dû jeté l'éponge en juin - en particulier pour sa volonté de rapatrier le contingent australien d'Afghanistan et d'imposer une taxe aux groupes miniers -, conjuguées à un lourd déficit budgétaire, l'ont empêchée de développer son programme. « Elle n'a jamais vraiment pu avancer ses propositions de campagne », constate le politologue Martin James. Évitant les sujets qui fâchent en matière de fiscalité, d'immigration ou d'environnement, les deux candidats sont restés muets sur le rôle international que pourrait jouer l'Australie, tant leur connaissance de la scène diplomatique reste limitée, au grand dam de nombreux électeurs. Cette stratégie avait profité dans un premier temps à Tony Abbott, avant que cette menace fasse taire les divisions dans le camp travailliste.les suffrages des écologistesJulia Gillard peut toutefois s'appuyer sur le bilan économique de son prédécesseur, qui a permis à l'Australie d'échapper à la récession. Elle a promis un retour aux excédents budgétaires d'ici à 2012, insistant sur le bénéfice d'une croissance supérieure à 3 % pour cette année, un taux de chômage inférieur à 5,5 % et une inflation de moins de 2,5 %. C'est suffisant pour rassurer les banlieues australiennes et leurs PME, qui constituent le coeur de l'électorat travailliste. Julia Gillard peut également compter sur les suffrages des écologistes après s'être engagée à rouvrir le dossier d'une taxe carbone qu'elle avait pourtant contribué à enterrer quand elle était ministre de Kevin Rudd. Enfin, elle s'adresse aux Australiennes, « qui pourraient faire la différence en décidant de conserver l'une d'entre elles à la tête du pays », pronostique Martin James. Si Julia Guillard est élue, il sera alors temps pour le Premier ministre de montrer le visage de la « Vraie Julia », tant annoncé durant la campagne et que l'Australie attend toujours.
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