Un virage éditorial qui reste à confirmer

? L'audience : lors de sa nomination en juillet 2005, Patrick de Carolis avait imprudemment promis de « stopper l'érosion » de l'audience du groupe, et de remonter France 2 à 20 % (qui était en 2005 à 19,8 %). À sa décharge, la TNT avait été lancée trois mois plus tôt, et personne n'imaginait qu'elle se développerait aussi vite. Quoi qu'il en soit, la promesse n'a pas été tenue : France 2 est tombée à 16,7 % sur l'année 2009. Et l'audience du groupe a reculé de 5 points entre 2005 et 2009 - une chute toutefois moins rapide que celle de TF1 ou M6, argue France Télévisions. En outre, « le public vieillit, et la part des 15-49 ans régresse régulièrement depuis 2004 », déplore la Cour des comptes. ? Les programmes : Patrick de Carolis avait promis un « virage éditorial ». Il s'est concrétisé par la mise à l'antenne de plusieurs programmes culturels, comme le magazine quotidien « Ce soir ou jamais » en seconde partie de soirée. Surtout, ont été diffusés en prime time sur France 2 des fictions adaptées de Maupassant, et, à partir de 2007, des opéras (un en 2007 et un en 2008), ainsi que des pièces de théâtre (2 en 2007 et 5 en 2008, soit en moyenne une tous les trois mois). Toutefois, la conseillère du CSA Michèle Reiser déplorait lors de l'audition de Rémy Pfimlin qu'il s'agit de pièces grand public (« Tailleur pour dames», « Oscar »...) avec des acteurs populaires (Muriel Robin, Bernard Tapie...), et regrettait l'absence de grandes figures comme Laurent Terzieff ou Georges Wilson. Patrick de Carolis a aussi tenu sa promesse d'investir 100 millions d'euros de plus en cinq ans dans les oeuvres audiovisuelles. En revanche, plusieurs émissions emblématiques du service public avaient déjà été lancées par l'équipe précédente : le feuilleton « Plus belle la vie », la diffusion en prime time de documentaires, ou de l'émission politique « À vous de juger »...Après la fin de la publicité en soirée début 2009, l'équipe Carolis a supprimé quelques émissions destinées à attirer audience et annonceurs (« Ça se discute » de Jean-Luc Delarue), mais en a gardé d'autres, comme les émissions de Patrick Sébastien, ou la série américaine du lundi soir instaurée en 2006 - ce que déplore le président du CSA, Michel Boyon. ? Les animateurs : l'équipe Carolis a notamment fait venir sur le service public Stéphane Bern, Julien Courbet, Frédéric Taddei et Laurent Delahousse. Elle a imposé aux animateurs en place de ne pas travailler simultanément pour des chaînes privées, ce qui a entraîné le départ de Thierry Ardisson. Elle a aussi arrêté les émissions d'animateurs classés à gauche, comme « Arrêt sur images » de Daniel Schneidermann, et « Ripostes » de Serge Moati. Après l'élection de Nicolas Sarkozy, ont réapparu à l'antenne plusieurs animateurs qui se targuaient d'être soutenus par le président, comme Patrick Sabatier ou les frères Bodganoff. Mais certaines demandes de Nicolas Sarkozy, comme pour Daniela Lumbroso ou le duo David Hallyday-Cyril Viguier, ont été écartées. ? Les équipes : à son arrivée, Patrick de Carolis a remercié la quasi-totalité de l'état-major, notamment tous les patrons de chaînes: Rémy Pfimlin (France 3), Christopher Baldelli (France 2)... Les seuls rescapés ont été le directeur de RFO, François Guilbeau (que Carolis placera ensuite à la tête de France 2), et le patron de la régie, Philippe Santini. Côté information, l'équipe en place restera pour l'essentiel : les directeurs de la 2 et de la 3, Arlette Chabot et Hervé Brusini, les présentateurs David Pujadas, Elise Lucet ou Audrey Pulvar (qui préférera partir sur iTélé en 2009). J. H.
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