Le ministre grec des Finances essaie de regagner la confiance des investisseurs

George Papaconstantinou, le ministre grec des Finances, l'avoue volontiers : il se prête de bonne grâce au rôle de voyageur de commerce pour vanter le travail accompli par son pays pour réduire son déficit et sa dette publics abyssaux. Il n'y a là pour lui « rien d'humiliant ». Ses visites, la semaine dernière, dans trois capitales financières européennes (Londres, Paris, Francfort) avait pourtant quelque chose d'ingrat. Aussi dans les salons du luxueux mais désuet hôtel Hessischer Hof à Francfort, où le grand argentier hellénique venait de présenter ses efforts pour abaisser le déficit public des 13,6 % du PIB l'an dernier à 8,1 % cette année, les investisseurs allemands ne rayonnaient-ils guère d'enthousiasme. Le ministre ne s'est cependant pas découragé, malgré les questions encore très inquiètes sur l'avenir de la dette grecque. Ce diplômé de la London School of Economics a repris son bâton de pèlerin et rappelé l'effort « sans précédent » de son gouvernement et de son peuple réalisé jusqu'ici : une réduction de 7 milliards d'euros du déficit, des réformes structurelles engagées, un programme en avance sur la marche prévue. « Bien peu de gens auraient cru cela possible voici encore quelques mois », affirme-t-il. Banqueroute « impossible »Reste que le scepticisme domine encore. « Dans les trois pays, j'ai rencontré le même intérêt et les mêmes inquiétudes », reconnaît George Papaconstantinou. Selon lui, d'ailleurs, le maintien de primes de risque élevées autour de la dette grecque s'explique également par une attitude attentiste du marché. « Le marché aujourd'hui est neutre, mais il prendra conscience tôt ou tard ce que nous avons réalisé et du potentiel de croissance que les réformes ont créé pour le pays », résume-t-il avant de proclamer à nouveau solennellement que la restructuration de la dette, autrement dit la banqueroute, est « impossible ». S'il s'est donc prêté à cet exercice de deux jours de rencontres « sans rien à avoir à vendre dans l'immédiat », c'est bien pour rétablir la précieuse confiance, qu'il faut « bâtir à nouveau, en repartant de zéro », a-t-il reconnu, y compris envers ses collègues européens. Mais l'exercice est difficile, car il doit rassurer en demeurant prudent. Un équilibre qui a sans doute un peu laissé son public sur sa faim. Vendredi, la presse allemande se faisait à peine l'écho de sa visite. Mais l'essentiel pour le ministre est sans doute d'avoir établi une relation directe avec les acteurs du marché.Romaric Godin, à Francfort
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