Clearstream  :   Herzog cible Villepin

flash infosQuatre heures et neuf minutes. L'audience d'hier a été écrasée par la plaidoirie de Maître Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, partie civile citée dans les listings falsifiés volés à la chambre de compensation Clearstream. Quatre heures touffues, techniques pour échapper à toute accusation de procès politique. L'avocat passe rapidement sur « Lahoud, la petite main informatique, Gergorin, le donneur d'ordres » pour s'attaquer à sa vraie cible : Villepin, « l'instigateur de cette manipulation destinée à empêcher Sarkozy d'accéder à la présidence de la République ».Il met au centre de sa plaidoirie le général Rondot, l'homme « sans qui cette affaire n'aurait pas eu lieu, qui a dit la vérité, mais pas toute la vérit頻. Avec cette arme, Maître Herzog montre que Villepin, contrairement à ce qu'il dit, connaissait Lahoud, que le nom de Sarkozy a été cité « 14 fois » lors de la réunion du 9 janvier débutant la phase politique de l'affaire, qu'il savait les listings falsifiés avant que l'enquête judiciaire le démontre. Maître Herzog veut démontrer la mauvaise foi de Villepin, un des remparts derrière lesquels il pourrait s'abriter.Double avantageEt Maître Herzog insiste sur la soi-disant instruction présidentielle que Villepin transmet à Rondot pour lui demander d'investiguer sur les listings.Double avantage, avec cette instruction à laquelle croit Rondot, l'avocat protège le militaire, son témoin essentiel, des attaques de la défense de Villepin. Serviteur de l'État jusqu'au bout, le général « n'a pas dit toute la vérité car il doit protéger Chirac, chef des armées, et avant lui Villepin », dit l'avocat. Cette fidélité l'a conduit à informer régulièrement de l'affaire Villepin jusqu'en 2006, malgré les instructions de sa hiérarchie du ministère de la Défense.Pour le préjudice subi par son illustre client, l'avocat demande 1 euro de dommages-intérêts conjointement à Lahoud, Gergorin et Villepin. Ce qui est peu. Mais il conclut sa plaidoirie en citant Jérôme Monod, ancien patron de la Lyonnaise des Eaux, et proche de Chirac, qui écrit : « Villepin n'a pas de principes. » Et c'est beaucoup. Pascal Jungh
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.