Le patronat tire la sonnette d'alarme

Ne pas ajouter la crise à la crise. Voilà le message des chefs d'entreprise. Les difficultés d'approvisionnement en carburant comme les grèves dans les transports donnent des maux de tête au patronat. « Nous sommes inquiets », a indiqué mardi matin la présidente du Medef. Laurence Parisot s'est faite le relais de certains membres du conseil exécutif de l'organisation patronale « qui ont signalé des perturbations déjà sensibles dans leur secteur d'activité : bâtiment, travaux publics, chimie ». La Fédération nationale des travaux publics a par exemple adressé un courrier à Dominique Bussereau, le ministre des Transports, pour l'avertir que la pénurie de carburants faisait peser une épée de Damoclès sur les chantiers de l'Hexagone. C'est le cas de celui de la construction du tramway à Paris, qui pourrait subir des interruptions avant la fin de la semaine, si la pénurie de bitume se prolonge. Moins mesurés sont en revanche les propos du président de la CGPME. Jean-François Roubaud, qui a déclaré mardi sur Europe 1 lancer « un cri d'alarme parce qu'on n'a pas les moyens aujourd'hui, après la crise économique que nous venons de vivre pendant trois ans, de pouvoir supporter des grèves qui durent longtemps ». Il est toutefois encore trop tôt pour calculer les conséquences macroéconomiques du mouvement social en cours. Celui de 1995 - bien plus important par sa durée et l'ampleur des blocages - avait amputé la croissance du quatrième trimestre de cette année-là de 0,2 point. Rapporté à la croissance annuelle de 1995, cela ne représentait plus que 0,05 point relativise-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. Sauf à se prolonger, le mouvement actuel ne devrait donc que marginalement affecter l'économie française. Les entreprises ayant d'ailleurs l'habitude, grâce aux RTT notamment, de lisser les périodes de moindre activité. On peut enfin s'interroger sur ce qui serait le pire pour la France : la poursuite encore quelques jours du conflit social ou un recul du gouvernement. L'abandon de la réforme des retraites serait perçu par nos partenaires comme un très mauvais signal, notamment quant à la volonté française de tenir ses engagements en matière de finances publiques. Anne Eveno
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