« Encore dix ou quinze ans avant que la voiture électrique soit performante sur le plan environnemental »

Les 25 et 26 mai se déroule à Paris la troisième « rencontre de l'innovation » sous l'égide de l'institut européen que vous présidez. Quelles sont les principales évolutions en matière d'innovation ?On revient à une innovation plus centrée sur l'humain, les relations entre les hommes et avec la nature, la santé, la réduction de la douleur, etc. Une autre tendance est l'extension de l'« open source », qui consiste à élaborer un produit ou service en collaboration avec ses utilisateurs, à d'autres secteurs que le logiciel. On commence à voir cette pratique apparaître dans des secteurs plus étonnants, comme l'automobile. Concernant les technologies vertes, les conditions sont-elles favorables à l'innovation ?Pas vraiment, car la réglementation est hétérogène d'un pays à l'autre et changeante dans un même pays, comme, en France, les évolutions sur les tarifs du photovoltaïque ou les conditions d'implantation de fermes éoliennes. Il y a aujourd'hui chez les entreprises une grande soif de réglementation stable au niveau européen pour justifier des investissements en recherche et développement. En revanche, on dispose maintenant d'outils tels que ceux d'analyse du cycle de vie, qui permettent d'évaluer de façon plus fine les résultats d'innovations, notamment leurs impacts sur l'environnement. Et qui infirment parfois les intuitions de départ.Quelles sont les innovations récentes qui seraient d'après vous remises en cause ?Dans le bâtiment, ça va très vite et dans le neuf, on a l'impression que le problème est quasiment réglé sur le plan technique. De plus, les professionnels sont capables de raisonner sur une durée longue, compatible avec un surcoût de départ de 8 % à 15 %. L'Etat, les promoteurs, les propriétaires, les occupants, tout le monde s'y retrouve. En revanche, sur la voiture électrique, c'est différent. En raisonnant sur toute la vie du véhicule et de la batterie, en prenant en compte les composants comme le lithium et le plomb, l'impact environnemental n'est vraiment pas terrible. C'est plutôt sur les moteurs thermiques que les plus grands progrès ont été réalisés récemment. Il y en a encore pour dix à quinze ans avant que le véhicule électrique soit réellement performant sur le plan de l'environnement.Comment se situe la France en matière d'innovation ?Nous sommes malheureusement médiocres. Sur les 25 produits technologiques les plus vendus en France, non seulement aucun n'y est fabriqué, mais aucun n'y a été conçu. Nous avons connu l'âge de l'ingénieur, puis celui du marketing et maintenant, c'est celui du designer. Mais nous ne savons pas assez faire travailler ensemble sociologues, techniciens, financiers, hommes de culture... Propos recueillis par Dominique Pialot Marc Giget, président de l'Institut européen de stratégies créatives et d'innovatio
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