Le marché immobilier américain redresse timidement la tête

Si la reprise de l'activité industrielle et de la consommation des ménages est patente aux Etats-Unis, le marché de l'immobilier continue à semer le doute parmi les économistes. Certes, les ventes de logements existants ont grimpé de 7,6 % en avril par rapport à mars, pour atteindre 5,77 millions d'unités en rythme annualisé, selon les chiffres publiés lundi par l'association des agents immobiliers américains, attestant des signes de redressement du secteur enregistrés au cours des dernières semaines. Ainsi, en février, les prix des résidences dans les vingt plus grandes villes du pays ont enregistré leur première hausse depuis décembre 2006, de 1,4 % en rythme annuel. Le mois suivant, les ventes de logements neufs ont bondi de 26,9 %, soit au rythme le plus élevé depuis 1963. Et en avril, les mises en chantier ont grimpé de 5,8 %, à 672.000 unités en rythme annualisé. « La poursuite de cette dynamique dépendra de la façon dont la demande va évoluer maintenant que l'octroi de crédits d'impôts a expir頻, note Samuel Coffin, économiste chez UBS, résumant le sentiment prudent des conjoncturistes et des professionnels de l'immobilier et du bâtiment. Deux importantes mesures fédérales viennent en effet de prendre fin, qui ont considérablement soutenu le marché au cours des derniers mois : en mars, la Réserve fédérale a achevé, comme attendu, son programme de rachat de 1.400 milliards de dollars d'obligations adossées à des crédits hypothécaires, une initiative visant à maintenir les taux d'intérêt à un faible niveau dans l'immobilier. Et à la fin avril, l'administration Obama a cessé d'octroyer un crédit d'impôt de 8.000 dollars aux primo-accédants. Pressentant la fin de ce dernier programme, les ménages américains ont soudainement arrêté d'investir dans le neuf, les nouveaux permis de construire ayant chuté de 11,5 % le mois dernier.Un programme dont l'efficacité est contestée à Wall Street, au Congrès et même au sein de la Réserve fédérale, est en revanche maintenu : l'aide accordée par le Trésor pour permettre aux Américains surendettés de renégocier les termes de leur crédit immobilier avec leur banque et d'éviter leur éviction. A la fin du premier trimestre, un ménage sur sept ayant contracté un crédit hypothécaire accusait un retard de paiement ou faisait déjà l'objet d'une procédure de saisie. En avril, celles-ci ont reculé de 9 % par rapport à mars et de 2 % sur la période correspondante de 2009. Mais les banques ont alors pris possession de 92.430 propriétés, un record représentant un bond de 45 % par rapport à avril 2009, et portant à 1,2 million le nombre de saisies effectives depuis que la crise a éclaté. Economiste du cabinet RealtyTrac, Rick Sharga remarque que les banques tentent de désengorger leurs stocks de logements, en ralentissant l'envoi de notifications et en accélérant les saisies en fin de cycle. Pour son président, James Saccacio, « les saisies ont atteint un plateau, mais à un niveau très élevé qui ne redescendra pas dans un futur proche ». Eric Chalmet, à New York
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.