Patrick Béhar, Associé de Bain & CoEn quoi l'innovation modifie-t-elle le processus de création des contenus culturels ?L'évolution des formats d'écriture, avec les mini-séries sur le Web ou « webisodes », par exemple, montre que la création même des contenus évolue avec le numérique. Et ce n'est pas nouveau : les feuilletons par exemple, sont nés au XIXe siècle en même temps que la presse quotidienne, grâce aux rotatives modernes. Le numérique a amené à la table des créateurs de nouvelles compétences, par exemple, l'image de synthèse dans le cinéma. Ce que l'on est capable de rendre de façon réaliste à l'écran influence directement le contenu du script. James Cameron a attendu quinze ans avant que la technologie ne lui permette de créer son dernier film, « Avatar ».Parler d'économie de la demande en matière de culture n'est-il pas une provocation à l'égard des artistes ?Bien entendu, le terme de création même illustre que la culture est avant tout une logique d'offre. Le défi, aujourd'hui, c'est que les publics prennent le contrôle de leurs usages en matière de médias et de culture, ils sont de moins en moins passifs. Sur le Web, il y a une infinité de possibilités pour trouver une ?uvre nouvelle, mais aussi une infinité de possibilités que celle-ci soit perdue parmi un choix pléthorique. C'est à l'ensemble des acteurs de la culture et des médias, privés comme publics, de s'adapter à ce nouvel état de fait, pour assurer que la création rencontre ses publics.Propos recueillis par I. R.

latribune.fr

20 Nov 2009, 1:44

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