Le torchon brûle au sein de la première compagnie pétrolière espagnole, Repsol, où s'opposent le président, Antonio Brufau, et les deux principaux actionnaires, Sacyr (20?% du capital) et La Caixa (14?%). Au centre de la polémique : la répartition du bénéfice entre investissements et distribution aux actionnaires. Invoquant le Plan stratégique 2008-2012, Antonio Brufau préconise de poursuivre l'ambitieuse (et coûteuse) politique d'investissements de la compagnie. Elle s'est révélée très efficace ces derniers mois avec la découverte de nouveaux et importants gisements, notamment au Brésil (pétrole) et au Venezuela (gaz). Le président de Repsol fait valoir que la dette de la compagnie est sous contrôle (elle ne dépasse pas 3,3 milliards d'euros) et que rien ne justifie donc un coup de frein.Les actionnaires principaux, de leur côté, soulignent que les prévisions comptables du Plan stratégique, établies au début de 2008, sont déphasées face à la crise puisque le bénéfice de Repsol a chuté de 55,4 % durant les neuf premiers mois de 2009. Et que la compagnie doit adapter son rythme de croissance à la nouvelle réalité. La Caixa et surtout Sacyr, dont la participation au sein de Repsol enregistre une forte moins-value et qui fait face à une dette de 11,5 milliards, s'opposent à ce que le rythme soutenu des investissements se poursuive aux dépens du dividende, que Brufau veut réduire cette année de 20 % par rapport à 2008. En outre, les contestataires exigent une politique de dégraissage d'actifs plus concrète, en particulier concernant la filiale argentine YPF : Brufau a vendu 15 % de son capital à un groupe local mais n'a toujours pas introduit, comme il s'y était engagé, un gros paquet d'actions à la Bourse de Buenos Aires, arguant de la volatilité des cours. Dans ces conditions, c'est une véritable bataille pour le pouvoir qui semble se profiler au sein de Repsol.Th. M. , à Madrid

latribune.fr

20 Nov 2009, 1:45

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