Qui détiendra vraiment le pouvoir à Bruxelles  ?

Le traité de Lisbonne devait renforcer l'Europe en lui assurant une meilleure cohérence interne et davantage de visibilité externe. Il n'est pas certain que le but visé soit atteint. Le risque existe en effet que la troïka entre le président du Conseil, le président de la Commission et le ministre des Affaires étrangères se transforme en armée mexicaine plutôt qu'en attelage efficace tirant dans la même direction. Pour l'instant, chacun place ses marques.Le président de la Commission, José Manuel Barroso, multiplie les banderilles. Du président du Conseil, il répète sans relâche depuis des mois : « Ce sera un chairman, pas un président de l'Europe. » En clair : il devra organiser les réunions entre chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Sept, arrondir les angles et faire en sorte que le fil du dialogue ne se rompe pas.« chairman mais pas patron »Vaira Vike-Freiberga, qui étaitcandidate au poste, admettait que le futur président du Conseil serait « un chairman et pas un patron ». Mais elle ajoutait : « Le président du Conseil européen doit fixer et diriger les politiques générales, c'est donc une position politique. La Commission est une branche exécutive mais avec le droit de proposer des législations. »Est-ce à dire que José Manuel Barroso devra prendre sa feuille de route au Conseil ? On lui a déjà beaucoup reproché de le faire pendant son premier mandat. Mais il n'en était pas moins « l'homme de Bruxelles », la seule incarnation du pouvoir européen. « Pour lui, c'est un vrai problème qu'ils soient deux désormais. Le pire serait qu'ils soient rivaux », explique un diplomate.Restera enfin à faire une place au ministre des Affaires étrangères, un personnage clé, doté du carnet de chèques de l'Union et placé sous la double autorité de la Commission (dont il sera vice-président) et des gouvernements. Pour qu'il acquière de la visibilité, il sera donc encore une fois indispensable que le duo entre José Manuel Barroso et son homologue du Conseil fonctionne. Florence Autret et Yann-Antony Noghès, à Bruxelles
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