Autobus : la RATP s'indigne des accusations d'«anti-patriotisme» lancées par deux députés PS

La RATP se dit \"indignée\". Elle n\'a pas du tout apprécié les accusations d\'anti-patriotisme lancée dans nos colonnes lundi par deux députés PS, qui l\'accusent de ne pas favoriser l\'emploi en France. Objet de leur colère: la dernière adjudication de bus parisiens en deux lots de 250 unités chaque! «La RATP porte un rude préjudice à la filière nationale de conception et fabrication d\'autobus», affirmaient Jean Grellier et Marc Goua, deux députés de l\'Ouest, où sont implantées respectivement l\'usine de Heuliez Bus à Rorthais (Deux-Sèvres) appartenant à l\'italien Iveco (Fiat) et celle de Trélazé (Maine et Loire) du suédois Scania. Les deux députés contestaient une attribution «entachée d\'irrégularités et de favoritisme au bénéfice de Mercedes». Rien que ça. Pas du tout, \"c\'est une procédure européenne qui avait été faite en toute transparence. L\'offre Mercedes était la mieux-disante\", rétorque Laurent Méret, directeur du matériel roulant autobus de la Régie. \"L\'attribution des lots se fait en tenant compte du prix le plus bas mais aussi des coûts d\'exploitation sur dix ans, avec les frais de maintenance,  le prix des pièces, la consommation. Et, là, il n\'y avait pas photo\".Deux lots«La RATP a publié en catimini vendredi 7 décembre les résultats d\'un appel d\'offres en cours depuis douze mois pour deux lots de bus articulés», contestaient les deux élus qui affirment avoir pris rendez-vous à Matignon, en janvier prochain, pour évoquer la question. «Le premier lot, portant sur des véhicules diesel et hybrides, a été attribué à Iveco Irisbus, constructeur français situé à Annonay. Le deuxième lot, portant, selon les critères de sélection définis par l\'appel d\'offres, uniquement sur des véhicules diesel, a été attribué à Mercedes (Evobus) au détriment notamment de Heuliez Bus, constructeur français situé à Rorthais (Deux-Sèvres)», soulignent les députés. Or, un bus articulé Mercedes assemblé à Ligny en Barrois (Meuse), ne «représente au mieux que 800 heures de travail en France, car la fabrication de la caisse est localisée en Allemagne (...). En outre la part française entrant dans la composition d\'un de ces véhicules ne peut être estimée au mieux qu\'à 20%», expliquent les deux élus dans leur argumentaire. En revanche, «un bus articulé Heuliez Bus conçu et fabriqué à Rorthais représente au total plus de 1.600 heures de travail», soulignaient les députés, affirmant : «la part française entrant dans la composition d\'un de ces véhicules se situe à plus de 60%, puisque la grande majorité des composants sont fournis par un réseau de fournisseurs français». Laurent Méret affirme pour sa part que, \"dans une procédure européenne, ces considérations ne peuvent entrer en ligne de compte\".400 personnes dans l\'usine MercedesMercedes emploie 400 personnes sur son site lorrain. L\'activité cars et bus de l\'italien Iveco, issue pour une bonne part des anciens véhicules Renault, emploie aujourd\'hui, en revanche, presque 2.000 personnes dans l\'Hexagone, dont plus de 1.000 dans l\'usine historique d\'Annonay (Ardèche), 450 sur le site de la filiale Heuliez Bus à Rorthais (Deux-Sèvres) et 400 au centre de recherche et développement de Saint-Priest (Rhône). Iveco souhaite d\'ailleurs un soutien des acteurs publics dans l\'Hexagone pour acheter ses produits «made in France», nous expliquait récemment Pierre Lahutte, nouveau vice-président d\'Iveco en charge des autocars et autobus.
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