Bonus : les banques anglaises rentrent dans le rang

Le rapport sur la stabilité financière de la Banque d'Angleterre de jeudi sonnait comme un avertissement. Les banques britanniques y étaient incitées à utiliser leurs bénéfices pour renforcer leurs fonds propres plutôt que pour rémunérer grassement leurs employés et leurs actionnaires. La sanction n'a pas tardé à tomber. Vendredi, la FSA (Financial Services Authority) a publié son code des rémunérations, revu et corrigé pour intégrer les dernières préconisations du Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS). Ainsi, les banquiers britanniques ne pourront plus toucher plus d'un quart de leur bonus immédiatement et en cash. Le versement de la plus grosse partie de leur rémunération dans le temps sera différé d'au moins trois ans ou, au choix, détenu sous forme d'actions pendant cette même période. Quant à l'attribution de bonus garantis, elle sera soumise à des conditions drastiques. En tout, 2.700 institutions financières sont visées à des degrés divers. Mais la nouvelle régulation se révèle surtout contraignante pour les grandes banques d'investissement. Les banquiers de la City ont largement eu le temps de se préparer. De nombreuses banques ont d'ores et déjà adapté leur politique, par exemple en augmentant la part de la rémunération fixe. Reste que pour la classe politique et pour la Banque d'Angleterre, l'adoption de ces nouvelles règles ne clôt pas le sujet. l'appel de CameronLes contribuables britanniques ont débloqué 1.000 milliards de livres sterling pour sauver le système et ils ne voient pas d'un très bon oeil le retour au « business as usual ». Sept milliards de livres de bonus devraient être versés au titre de 2010, au moment même où le gouvernement s'apprête à supprimer 300.000 postes de fonctionnaires et à relever la TVA.Dernièrement, le Premier ministre, David Cameron, a appelé les banques à limiter les bonus « injustifiés » et évoqué la possibilité d'imposer plus fortement les établissements qui ne joueraient pas le jeu. Cette semaine, les dirigeants de Royal Bank of Scotland, Lloyds Banking Group, Barclays et HSBC doivent rencontrer le chancelier de l'échiquier, George Osborne. En janvier, les banques britanniques devraient déjà se voir imposer 2,5 milliards de livres de taxes supplémentaires. Sophie Rolland
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