Déjà 10 milliards de dollars pour les victimes de Madoff

Près de 10 milliards de dollars (7,6 milliards d'euros) ont déjà été récupérés par Irving Picard pour indemniser les victimes de Bernard Madoff. Cela représente près de la moitié des pertes estimées de la plus grande escroquerie financière de l'histoire, pour laquelle l'ancienne star de Wall Street purge une peine de 150 ans de prison. « Et ce n'est pas fini », a lancé vendredi 17 décembre le liquidateur américain des sociétés de l'escroc, après l'annonce d'un accord avec les héritiers de Jeffry Picower, qui ont accepté de restituer l'intégralité des 7,2 milliards de dollars perçus au fil des années grâce aux placements effectués chez Madoff. « Nous espérons pouvoir effectuer les premiers versements aux victimes avant la fin du premier trimestre 2011 », a-t-il précisé. De nombreuses procédures sont toujours en cours. Elles visent notamment plusieurs grandes banques, comme JP Morgan, UBS et HSBC. Quelques milliards de dollars supplémentaires devraient ainsi tomber dans l'escarcelle du liquidateur. Et certains commencent à croire qu'il pourrait récupérer plus que les 21 milliards de dollars de pertes jusqu'à présent recensées. Que faire alors de cet éventuel surplus ? Irving Picard est resté flou sur la question. Il s'est contenté d'écarter l'indemnisation des victimes ayant investi, parfois sans le savoir, chez Madoff par l'intermédiaire d'un fonds. « Nous ne savons tout simplement pas qui elles sont », a-t-il expliqué.Critères de réparationLe liquidateur s'est également prononcé contre une révision des critères de réparation, alors que seulement 2.400 des 16.000 dossiers déposés ont été acceptés. Seuls les clients qui ont retiré moins d'argent qu'ils en avaient versé peuvent y prétendre. Les investisseurs ayant réalisé des gains modestes, ou simplement récupéré leur mise, ne sont quant à eux pas éligibles. Pourtant, ils s'estiment également perdants, en raison de la hausse des prix et des intérêts qu'ils n'ont pas perçus pendant des années. Irving Picard leur demande même de rembourser « ces profits fictifs, en réalité l'argent d'autres investisseurs ». Mais beaucoup refusent, ne voulant pas être victimes, une deuxième fois, de l'escroquerie de Bernard Madoff. Jérôme Marin, à New York
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