BlackBerry contre iPhone : deux stratégies, deux succès

Qui de l'iPhone ou du BlackBerry mettra l'autre K. O. ? L'issue de ce duel au sommet paraissait binaire. Il n'en est rien. Les deux produits phares, nés en 2007 chez Apple et 2002 chez RIM, volent de succès en succès. N'en déplaise à Steve Jobs, qui s'était vanté d'avoir vendu plus d'iPhone que son concurrent RIM de BlackBerry en octobre, ces derniers continuent de se vendre comme des petits pains. Les résultats trimestriels du canadien publiés en fin de semaine sont supérieurs aux attentes, avec un chiffre d'affaires en croissance de 40 % et un niveau record de livraisons du célèbre smartphone à clavier sur un trimestre (14,2 millions). Apple et RIM, deux groupes aux histoires et aux stratégies différentes, se retrouvent face à face.Produit destiné au monde de l'entreprise initialement, vendu avec une solution complète et sécurisée pour les directeurs informatiques, le BlackBerry est devenu, contre toute attente, l'un des smartphones préférés des adolescents, qui plébiscitent son clavier et sa messagerie instantanée, « BBM ». Le groupe canadien a lancé toute une série d'appareils ouvertement conçus pour des usages personnels et des profils d'acheteurs plus jeunes, plus féminins et moins aisés que sa traditionnelle cible d'hommes d'affaires, comme son dernier modèle Torch à écran tactile. En plus des pays émergents, RIM a ainsi trouvé son principal relais de croissance et s'est propulsé dans le top 5 des fabricants mondiaux de téléphones mobiles. Mais Apple l'a dépassé au troisième trimestre pour se hisser au quatrième rang de ce classement. Il a vendu 40 millions d'iPhone au cours de son exercice 2010 clos fin septembre.300.000 applicationsRIM se retrouve en concurrence frontale avec le californien Apple, et sur les deux terrains, car l'iPhone a de son côté fait son entrée dans le monde des entreprises. Ce sont souvent les salariés eux-mêmes qui ont amené au bureau leur iPhone, puis, cédant à une demande insistante, certaines entreprises se sont à leur tour converties au smartphone d'Apple, souvent en renonçant aux téléphones fonctionnant sous Windows de Microsoft. L'iPhone a séduit, en entreprise comme ailleurs, par sa simplicité d'utilisation mais aussi par les 300.000 applications. De même, la tablette tactile d'Apple, l'iPad, initialement destinée au grand public, s'est très rapidement fait une place en entreprise, s'avérant un support très pratique, léger et tendance pour des démonstrations commerciales. BlackBerry aura d'ailleurs bientôt sa tablette, le PlayBook, qui, malgré son nom aux consonances ludiques, vise d'abord sa clientèle traditionnelle de professionnels. La bataille iPad-PlayBook n'aura pas lieu à Noël, car la tablette de RIM ne sortira qu'au printemps.La résistance de RIM, qui continue de croiser le fer avec l'iPhone sans faiblir, tient sans doute à son modèle vertical, propriétaire, verrouillé, comme celui d'Apple. Le BlackBerry fonctionne avec son système d'exploitation propre, aucun autre fabricant ne le conçoit, même s'il a été beaucoup copié, les messages et mails échangés depuis un BlackBerry transitent par ses propres serveurs, et les applications fonctionnant sur son smartphone doivent être développées avec ses outils logiciels et être distribuées sur son magasin en ligne BlackBerry App World.Autre similitude entre les deux modèles, une gamme assez étroite d'appareils sophistiqués et haut de gamme, ce qui permet d'échapper à la concurrence des fabricants asiatiques, de préserver son image et son attrait tout en maintenant des prix élevés. Le prix de vente moyen d'un BlackBerry est de 317 dollars, contre 136 euros par exemple pour les smartphones de Nokia et environ 500 dollars pour un iPhone.
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