Les marchés rebondissent malgré les mauvaises nouvelles

Deux séances. C'est le temps qu'il aura fallu aux indices américains pour digérer la mise sous « perspective négative » du sacro-saint « triple A » des États-Unis par Standard and Poor's, lundi. Le rebond des marchés mercredi en dit long sur le peu de cas réservé par les investisseurs à la migration ?du risque souverain outre-?Atlantique. Ces considérations sont en effet loin d'entamer l'enthousiasme suscité par les résultats trimestriels dont la saison bât désormais son plein outre-Atlantique. Si ceux d'Alcoa avaient déçu dans un premier temps, les marchés se sont rapidement consolés. Notamment mercredi, avec les poids lourds du secteur technologique. Sans exception Apple, IBM, Yahoo ou encore United Technologies ont battu le consensus. Et s'il n'y avait que cela. L'OPA amicale de 3,5 milliards de dollars de la compagnie d'électricité AES sur son concurrent DPL alimente parallèlement la thématique des fusions-acquisitions chère aux investisseurs et entretient leur intérêt pour les actions. De quoi faire grimper le Dow Jones en séance jusqu'à 12.475,3 points, soit un plus haut de près de trois ans. Preuve de cette sérénité retrouvée, le Vix, indice de volatilité autrement appelé « l'indice de la peur » s'est, à 14,62 %, rapproché hier de ses plus bas de juin 2007 !Banalisation de la detteAutant dire que le chapitre du risque souverain a rapidement été tourné. Si le vent de panique lundi avait fait craindre un « remake » du scénario qui s'était joué au printemps 2010 sur les places européennes avec le déclenchement de la crise de la dette, le repli à la clôture était somme toute relatif. « La mise sous surveillance de la dette américaine n'a eu qu'un faible impact sur les marchés financiers », souligne Adeline Salat-Baroux, gérante actions internationales chez Edmond de Rothschild AM. Et d'ajouter : « on ne peut pas parler de risque souverain aux États-Unis comme c'est le cas dans certains pays d'Europe. Nous sommes loin de la situation du Portugal de la Grèce ou de l'Irlande ». Au-delà, certains estiment que cette réaction témoigne chez les investisseurs, d'une banalisation du sujet de la dette des États. Pourtant la politique d'austérité à laquelle les Etats-Unis doivent désormais se préparer devrait faire craindre un ralentissement de la croissance outre-Atlantique. Il n'en est rien. « Désormais l'économie américaine est relativement solide et ne nécessite pas le maintien d'aides fédérales ou le prolongement d'une politique monétaire excessivement accommodante, perspective à laquelle le marché semble être préparé » explique Adeline Salat-Baroux. Plus que l'austérité, c'est la fin du Quantitative Easing 2 en juin qui préoccupe les investisseurs. ?« Le retrait de la Fed du marché des bons du Trésor américain se traduira par une intensification de la compétition pour les liquidités, ce qui devrait entraîner un regain de nervosité sur les marchés d'actions » estiment les experts de chez BNP Paribas IP dans leur dernière note.

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