Avez-vous l'esprit philanthrope ?

Autrefois réservée à quelques familles aisées clientes de banques privées, la philanthropie se développe depuis une dizaine d'années en France. « Nous sommes aujourd'hui face à une nouvelle génération de philanthropes, ce sont de plus en plus des entrepreneurs, qui veulent redistribuer une partie de leur réussite en utilisant leur expérience au profit d'une cause », analyse Nathalie Bardet, ingénieur patrimonial à La Compagnie financière Edmond de Rothschild. Bien que la France conserve son esprit colbertiste, où l'État intervient fortement dans le domaine de la santé, de l'éducation, de la culture, les fondations récoltent chaque année davantage de fonds pour mener à bien des projets dans des domaines aussi variés que l'insertion professionnelle, l'aide aux personnes en difficulté, la recherche médicale, l'éducation des plus démunis et la défense de l'environnement. Et même en période de crise, les Français restent généreux. « L'année dernière, nous n'avons pas constaté de baisse significative de notre collecte », confie Francis Charhon, directeur général de la Fondation de France. En 2009, son organisme a récolté près de 11 millions d'euros auprès de 220.000 donateurs. D'après le Comité de la charte, organisme de régulation professionnelle de l'appel à la générosité publique, l'année dernière, les fondations reconnues d'utilité publique (Frup) ont recueilli 100 millions d'euros auprès des particuliers et des entreprises. Le régime fiscal attrayant du mécénat y est pour beaucoup, même si la « carotte » fiscale attachée au don n'est pas la motivation principale des donateurs. « Ils sont avant tout heureux de contribuer à faire avancer une cause, la réduction de leur facture fiscale reste accessoire », affirme Lionel Farcy, chargé du pôle fondations-associations à Neuflize OBC. Pour mémoire, 66 % d'un don fait à une fondation ou à un fonds de dotation viennent en déduction de l'impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. En cas d'excédent, il est possible de reporter la réduction pendant cinq ans. En outre, en donnant à ces organismes, les contribuables assujettis à l'ISF peuvent déduire de cet impôt 75 % du montant de leurs dons, dans la limite de 50.000 euros par an. Pour réduire son ISF, une autre possibilité consiste à donner un bien, non en pleine propriété, mais par le biais d'une donation temporaire d'usufruit. D'une durée de trois ans minimum, l'opération permet de faire sortir le bien donné temporairement de la base taxable à l'ISF et de diminuer ainsi mécaniquement le montant de cet impôt. Dernier point : aucun droit n'est à payer sur un don ou un legs consenti en faveur d'une fondation, et les plus-values résultant d'une donation ou d'une succession ne sont pas imposables. Avec autant d'avantages fiscaux, et de causes généreuses à défendre, la philanthropie a encore de beaux jours devant elle. n
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