Le Canada, seul pays du G7 à poursuivre la hausse de ses taux

Alors que les États-Unis sont confrontés à un brutal coup de froid sur leur économie, leur grand voisin et partenaire au sein de l'Alena - l'Association de libre échange nord américaine - poursuit tranquillement son petit bonhomme de chemin. Car, alors que la Fed américaine étudierait de nouvelles options pour assouplir sa politique monétaire, la Banque du Canada a procédé mardi à son deuxième tour de vis monétaire consécutif. Elle a relevé d'un nouveau quart de point son taux directeur à l'issue de son conseil, pour le porter à 0,75 %.Monnaie « matière première »Pionnière du Groupe des Sept en ce domaine, puisque aucun de ses partenaires de ce cercle très fermé, n'a osé durcir les conditions de crédit dans son pays depuis juillet 2008, elle devrait le rester dans un avenir prévisible. Une nouvelle fermeture du robinet monétaire reste probable à l'issue de la prochaine réunion de la Banque du Canada le 8 septembre. La banque a estimé dans son communiqué d'hier que les conditions monétaires restaient extrêmement accommodantes, bien qu'elle se soit engagée à soupeser les conséquences des turbulences qui ont secoué la zone euro et du ralentissement de l'activité aux États-Unis, de loin son premier partenaire commercial, dans ses prochaines décisions de politique monétaire. Le « huard », le sobriquet du dollar canadien en référence à l'oiseau de mer qui orne les pièces de 1 dollar, n'a que peu réagi à cette décision tant elle était anticipée par les marchés, pour se négocier autour de 0,95 dollar américain. Mais il pourrait rapidement renouer avec la parité face à son grand frère des États-Unis, qu'il avait retrouvée fin avril pour la première fois depuis juillet 2008, au terme d'une reprise saisissante de plus de 30 % en douze mois, avant de céder un peu de terrain. Il tire d'abord profit de son statut de monnaie « matières premières ». Il bénéficie également des anticipations de poursuite, même s'il se modère, du cycle de hausse des taux et des indicateurs économiques très positifs sur l'économie canadienne. Le Canada a connu une croissance de 6,1 % en rythme annualisé au premier trimestre, de loin la plus forte du G7, et devrait continuer sur sa lancée, même si l'institut d'émission prévoit une modération du rythme de progression du PIB. Le gouverneur, Mark Carney, et les « Sages » de la banque centrale ne tablent plus que sur une croissance de 3,5 % pour l'ensemble de l'année en cours, contre 3,7 % précédemment et de 2,9 % en 2011 contre 3,1 %. Enfin, le Canada peut s'enorgueillir d'avoir des finances publiques nettement moins dégradées que l'ensemble de ses partenaires du groupe des sept pays les plus riches du monde.
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