Le marché craint une rechute des dividendes

L'effort de distribution, pourtant notable, consenti par les entreprises malgré la crise n'a pas effacé les craintes du marché. Le milliard d'euros de dividendes supplémentaires versés par les poids lourds du CAC 40 au titre de l'année 2009 par rapport à 2008 ne suffit pas à convaincre les opérateurs. Depuis le début de l'année, le cours des contrats sur les dividendes de l'Euro Stoxx 50 à échéance 2011 s'est dégradé de 12 points pour atteindre 103 points. Et cela alors que ces futures, dont la valeur est fixée à 100 euros par point d'indice, cotait encore près de 140 points avant la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008.Pour 2010, investisseurs, comme analystes tablent sur 111 points de dividendes, qui constituent une projection relativement fiable. Et pour cause. Comme le souligne Charles de Boissezon, responsable de la branche Global Engineering and Advisory à la Société Généralecute; Générale, l'équivalent de 88 points par contrat ont d'ores et déjà été distribués. À plus long terme les anticipations divergent. « Pour 2011, alors que les analystes prévoient 125 points, l'indice des futures sur dividendes Euro Stoxx 50 à échéance 2011 cote seulement 103 points » glisse Charles de Boissezon. Et de préciser : « pour les banques, par exemple cela revient, toutes choses égales par ailleurs, à valoriser leur taux de distribution à zéro, ce qui est sans doute excessif ». D'ailleurs, si le marché avait eu raison au pire de la crise en mars 2009, les groupes cotés du Vieux Continent auraient réduit leurs dividendes de 40 à 60 % entre 2008 et 2010. Ce qui n'est pas arrivé. Toutefois, le marché des futures sur dividendes est soumis aux même interrogations que le compartiment des actions. Selon Charles de Boissezon, plusieurs facteurs expliquent les niveaux de cours actuels. « Dans la zone euro, des craintes déflationistes sont apparues et l'appétit pour le risque est plutôt en retrait » analyse l'expert. Pour lui, il convient d'ajouter à cela « la crainte manifestée par certains opérateurs de voir les conséquences négatives d'un éventuel alourdissement de la fiscalité sur la capacité de distribution des entreprises ». On note, par ailleurs, un écartement de courbes entre les contrats à échéance 2011 et 2012 depuis la chute de Lehman Brothers. Car depuis, il est devenu compliqué de se projeter à plus de deux, et même à un an. Pour éviter tout jugement à l'emporte pièce, il faut intégrer le degré de liquidité des contrats à terme sur dividendes. Même si de l'aveu de Charles de Boissezon, les volumes ont considérablement augmenté en deux ans, « l'interprétation de la valeur de ces contrats doit prendre en compte le facteur ?flux?».
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