La Chine dément être le pays le plus énergivore

Qui faut-il croire ? L'Agence internationale de l'Énergie (AIE) pour qui la Chine est devenue l'an dernier le premier pays consommateur d'énergie au monde, devant les États-Unis. Ou bien Pékin, qui a démenti cette information mardi ? L'Agence évalue à 2.252 millions de tonnes équivalent pétrole l'énergie brûlée par l'Empire du milieu en 2009, 4 % de plus que l'Amérique. « En 2000, les États-Unis avaient consommé deux fois plus d'énergie que la Chine », a rappelé l'économiste en chef de l'AIE, Fatih Birol. Ce dernier insiste sur la « saturation » des Etats-Unis qui touchent aujourd'hui les dividendes de leur politique d'économie d'énergie : selon lui, si les États-Unis ont amélioré leur efficacité énergétique de 2,5 % par an ces dix dernières années, la Chine a connu une amélioration de 1,7 % par an. CamoufletPas un mot pourtant de la principale explication de ce passage précoce de leadership, qui tient avant tout à la réduction de la consommation en Occident pour cause de récession économique face à une Chine restée conquérante. Ce choix d'analyse tient au rôle de lobbying de l'AIE qui représente les pays consommateurs de l'OCDE. Et c'est pourquoi tout naturellement Pékin a jeté le discrédit sur ces estimations qui sont les premières à couronner la Chine. Au contraire le BP Statistical Review of World Energy, publié il y a quelques semaines, voyait - à l'image des autres grandes références en la matière (OPEP, DOE, Cabinets de consultants...) - les États-Unis conserver en 2009 le premier appétit énergétivore avec 2.182 millions de TEP brûlées contre 2.177 pour la Chine. Pékin a d'autant plus de raison de s'opposer à une reconnaissance précoce de sa première place de dévoreur d'énergie qu'il fait déjà figure d'accusé en tant que principal pollueur de la planète. Depuis 2007 la Chine est devenue le premier émetteur de CO2 au monde. Pékin continue pourtant de considérer que, par tête d'habitant, les Chinois restent peu pollueurs. Le pays a mal vécu le camouflet que lui a infligé le sommet de Copenhague en décembre dernier. D'autant que le charbon représente 70 % des besoins du pays, ce qui rend la réduction des émission de CO2 plus difficiles. Or les efforts chinois en faveur des énergies renouvelables sont manifestes: l'objectif de satisfaire 15 % des besoins du pays pourrait être atteint d'ici à 2020 et le cap des 30 % pourrait être franchi en 2050, selon l'Institut Worldwatch. C. T.
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