Sur la route de 2012, Ségolène Royal veut « dépasser » le PS

Politique« Vous êtes nombreux à suivre un trou d'air ! » Ségolène Royal est repartie au combat. Les journalistes qui l'interrogent sur son isolement au sein de la famille socialiste sont éconduits par une pirouette de la présidente de la région Poitou-Charentes, accueillie samedi après-midi dans un parc de Montpellier par 2.000 à 3.000 membres de son association Désirs d'avenir.Dans un discours volontairement sobre et très politique, l'ex-candidate à la présidentielle de 2007 délivre une « feuille de route » à des fidèles qu'elle est venue remobiliser : « Nous accompagnerons le dépassement du Parti socialiste, nous créerons ce mouvement puissant et accueillant que tout le pays attend. » Dépasser le PS et non le quitter, en élargissant ses frontières à sa gauche et sur sa droite pour créer les conditions de l'alternance en 2012. Ségolène Royal est entrée de fait, samedi, dans sa campagne des primaires à venir pour la désignation du candidat socialiste à la prochaine présidentielle.La présidente de Désirs d'avenir, qui a vu nombre de ses proches s'éloigner ces dernières semaines, a raillé le « microcosme parisien » qui ne supporte pas son « refus de s'assujettir à ses codes » et a fustigé « quelques notables de la politique, en attente de jours meilleurs et allant faire leur marché ailleurs », une pique adressée à ses anciens soutiens du congrès de Reims, Vincent Peillon et Manuel Valls. « Je ne me sens pas seule, je crois à la force citoyenne », a-t-elle martelé, avant de s'en prendre avec virulence à Nicolas Sarkozy.« On ne peut pas ouvrir à gauche et gouverner à droite, on ne peut pas moraliser le capitalisme au G20 et protéger les niches fiscales et le bouclier fiscal à l'Assemblée », a-t-elle dit en mettant « au défi Nicolas Sarkozy d'accorder ses actes et ses paroles ». Ségolène Royal a notamment plaidé pour l'encadrement strict des bonus bancaires, « et même leur interdiction », et a souhaité que les banques se recentrent sur « leur véritable métier, la collecte d'épargne et le prêt aux entreprises et aux familles », en disjoignant leurs activités sur les marchés.Détermination intacteMartine Aubry, qui entame demain son tour de France du projet, est prévenue : Ségolène Royal n'a certes pas relancé la polémique renaissante sur l'élection de la maire de Lille à la tête du PS en novembre 2008. Mais la présidente de Poitou-Charentes, qui jouera une partie importante aux régionales de mars prochain, a voulu signifier à l'appareil du parti qu'il fallait plus que jamais compter avec elle, malgré « les scepticismes, les ricanements et même les menaces ». Hélène Fontanaud, à Montpellie
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