Les eurodéputés veulent porter les congés maternité à 20 semaines

Les eurodéputés ont adopté mercredi à une courte majorité de sept voix un texte portant à 20 semaines minimum la durée des congés maternités rémunérés au sein de l'Union européenne. Les élus souhaitent également que l'ensemble des États reconnaissent le principe d'un congé de paternité d'au moins deux semaines continues. Le texte, dans sa forme actuelle, n'aura probablelment qu'une durée de vie limitée. Des pays importants comme la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne ou encore la Suède s'y opposent. La balle est maintenant dans le camp du Conseil des ministres européens et de nombreux diplomates prédisent que le texte sera renvoyé à Strasbourg en seconde lecture. Opposés à ce rapport, les eurodéputés UMP, qui adhéraient à la proposition initiale de la Commission de porter le congé maternité à 18 semaines, dénoncent une position « irresponsable et démagogique » d'une majorité du Parlement européen qui sera un frein à l'emploi des femmes. « En ces temps de crise économique, qui paiera la charge financière supplémentaire ? », s'interroge la député européenne (PPE) Élisabeth Morin-Chartier. Actuellement, la durée minimale du congé de maternité est de 14 semaines dans l'Union européenne. De nombreux pays vont au-delà, mais les conditions d'indemnisations sont très variables d'un État à l'autre. Négociatrice du Parlement sur la question, la socialiste portugaise Édite Estrela s'est réjouie de ce vote de première lecture.Coût : 1,3 milliard d'eurosMais le texte n'est clairement pas du goût de nombreux gouvernements. La secrétaire d'État à la Famille, Nadine Morano, a rappelé mercredi que la mesure aurait en France un coût de 1,3 milliard d'euros par an. En France, les congés maternités atteignent 16 semaines, plus deux semaines de congés pathologiques. Le gouvernement britannique estime que ses dépenses en matière de congé de maternité vont doubler à 4 milliards de livres sterling (de 2,2 à 4,5 milliards d'euros). L'Allemagne ou la Suède, qui appliquent déjà en plus du congé de maternité minimal des dispositions particulièrement avantageuses de long congé parental, étaient aussi opposés à cette nouvelle loi. La mesure coûterait 279 millions d'euros à Madrid et 169 millions à l'Allemagne. Le patronat européen, Businesseurope, juge également que cette proposition «rendra l'embauche de femmes plus complexe», fait valoir son directeur général, Philippe de Buck. « Les entreprises ne le pourront pas, les budgets des Etats membres encore moins. Cette belle idée se retournera contre les femmes, cela sera un argument supplémentaire pour rendre plus difficile le recrutement et le retour des jeunes femmes dans les entreprises », déplore la vice-présidente de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres du Parlement européen.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.