Bertelsmann serre la vis en France

Premier groupe européen de médias, Bertelsmann met en ?uvre, filiale par filiale, la politique de réductions de coûts de 900 millions d'euros annoncée mi-2009. Et la France, où le groupe est particulièrement bien implanté, n'échappe pas à la règle. Toutes ses filiales, de la presse écrite, avec Prisma, à l'audiovisuel, avec M6, en passant par la radio, avec RTL, et l'édition, avec France Loisirs, ont serré la vis. Comme en témoigne la réduction d'effectifs qui vient d'être présentée à RTL. Le nouveau président du directoire de RTL Christopher Baldelli, a annoncé la semaine dernière un plan de départs volontaires, concernant au moins 30 postes de salariés non journalistes, sur les 220 qu'emploie la radio. Cela fait suite à un plan de 53 départs volontaires déjà mené en 2007. Cette fois, il s'agit d'économiser 20 millions d'euros en cumulé de 2009 à 2011. La rentabilité de la filiale française de RTL a en effet nettement chuté : sa marge brute d'exploitation est passée de 18 % à 9,8 % entre mi-2008 et mi-2009. Le message de la maison mère est sans appel : diminuer les coûts sans réduire la qualité.parachute doréCet épisode ressemble à ce qui se passe chez une autre filiale : Prisma Presse, le deuxième éditeur de presse français (« Géo », « Voici », « Prima », « Capital », « Femme Actuelle », etc.). Vendredi, « VSD » a annoncé l'ouverture d'« un plan de départ volontaire et de reclassement interne dans les autres rédactions du groupe, portant sur 13 personnes. La nouvelle intervient deux mois à peine après la clôture d'un premier plan social, qui s'est traduit par le départ de 45 salariés (sur 980) dans les services marketing, publicité et Web. Prisma vient lui aussi de changer de président, avec l'arrivée en octobre dernier de Rolf Heinz. Son prédécesseur Fabrice Boé a dû quitter assez précipitamment son poste : l'actionnaire ne lui a pas pardonné, entre autres, de voir le résultat opérationnel divisé par deux au premier semestre 2009. Ce qui ne l'a pas empêché de négocier un parachute doré de 3 millions d'euros.douche froideDans la filiale française de Direct Group, qui comprend l'éditeur France Loisirs et le pôle librairie, la douche froide date déjà d'avril. Chez France Loisirs, un plan de départs volontaires touchant 125 personnes (soit près d'un quart des effectifs) a été ouvert. Pour la direction, une réorganisation interne visant à alléger les coûts s'imposait, car les ventes de livres sur Internet n'ont pas suffisamment progressé pour compenser le recul des clubs en boutique. Les libraires n'ont pas été épargnés avec, selon « Livres Hebdo », plus de 130 postes en magasins à supprimer d'ici fin 2009, dans la comptabilité et la réception des marchandises.Enfin, chez M6 (1.700 salariés), un plan de suppression de 26 postes en province a été mené il y a un an, suite à l'arrêt de décrochages locaux d'information. Aucun nouveau plan n'est prévu, mais l'objectif est que l'effectif reste « constant », ce qui permettra théoriquement d'économiser 4 millions d'euros en 2009. Et l'essentiel des économies viendra des programmes, dont le coût sera de 300 millions en 2009, contre 350 initialement prévus.
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