Syndicats et patronat entrent dans le vif du dossier Agirc-Arrco

Ils se sont vus une première fois fin novembre pour prolonger, jusqu'à la fin juin 2011, l'accord - dit AGFF - permettant le versement des retraites complémentaires entre 60 et 65 ans. Ce mardi, syndicats et patronat entreront dans le vif des négociations sur l'avenir des régimes Agirc (cadres) et Arrco (ensemble des salariés) qu'ils doivent boucler au premier semestre 2011.Au cours de cette première séance de discussion sur les cinq déjà programmées, les partenaires sociaux étudieront différents scénarios macroéconomiques et leur impact sur les finances des régimes de retraites complémentaires d'ici à 2030. Sous ses dehors techniques, cette étape est décisive pour la suite.Nul ne se fait aujourd'hui d'illusion. Même avec les gains que pourrait générer le recul des bornes d'âge prévu dans la réforme du régime général (de 60 à 62 ans pour l'âge légal et de 65 à 67 ans pour le départ à taux plein), les régimes complémentaires, qui devraient, en 2010, afficher un trou de 2,5 milliards d'euros, resteront durablement dans le rouge. « Je pense qu'à l'exception d'une ou deux années, l'Agirc et l'Arrco seront en déficit jusqu'en 2030 », souligne Danièle Karniewicz, de la CGC.Un seul point de consensusMais le rythme de la croissance économique dans les prochaines années déterminera l'ampleur des besoins et des mesures à prendre pour redresser la barre. Plusieurs chiffrages seront donc examinés ce mardi, un scénario « moyen » assis sur un taux de chômage de 7 % et une progression annuelle de 1,5 % de la productivité et deux « extrêmes », avec des taux de chômage respectifs de 4,5 et 9 % et une évolution de la productivité de 1,8 % et 1,2 %.À partir de ces estimations, syndicats et patronat tenteront, début 2011, de trouver un compromis sur les futurs paramètres. À la veille de la négociation, seul un point semblait faire consensus : la volonté de ne pas dégrader davantage le taux de rendement, c'est-à-dire le montant des futures pensions au regard des cotisations versées. Mais pour le reste, la discussion s'annonce compliquée, entre un patronat qui, au nom de la compétitivité des entreprises, refuse une hausse des cotisations et des organisations syndicales qui veulent bien revoir les avantages familiaux mais sans en réduire l'enveloppe globale. La CGT, elle, veut élargir le débat. « On peut imaginer des ressources nouvelles. Par exemple, en étendant l'assiette de cotisations à l'intéressement et la participation », plaide Éric Aubin. Une remise à plat globale qui n'est cependant pas du goût de tous...
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