tabilité financièrePauvres banquiers de la City ! Même la Banque d'Angleterre, rarement source de confrontation, se met à leur demander de réduire leurs bonus. La toute première recommandation de son rapport semestriel sur la stabilité financière, publié vendredi, porte sur ce sujet.Face à des banques qu'elle juge encore fragiles, la Banque d'Angleterre préconise d'« utiliser l'opportunité de renforcer leur bilan tant que les profits sont en forte expansion, y compris en limitant la redistribution ». Cette « redistribution » est une feuille de vigne diplomatique désignant les dividendes et les bonus.La Banque d'Angleterre semble donc faire le même calcul que le Trésor britannique. Celui-ci justifie sa taxe de 50 % sur les bonus de plus de 28.000 euros (pour un an seulement) en la présentant comme une incitation à consolider leurs bilans.L'argument mis en avant est que les bénéfices actuels des banques ? même celles qui ne sont pas nationalisées ? sont artificiellement gonflés par l'énorme aide publique apportée, et que cet argent devrait donc être destiné à conforter le bilan des établissements bancaires plutôt qu'à récompenser les banquiers.La vieille dame de Threadneedle ajoute au passage ce chiffre impressionnant : « Si les distributions discrétionnaires avaient été 20 % plus faibles entre 2000 et 2008, les banques auraient généré 75 milliards de livres (85 milliards d'euros) de capital additionnel : c'est plus que ce qui a été fourni par le secteur public pendant la crise. »quatre risquesAu-delà de la polémique, la Banque d'Angleterre estime que le chemin du redressement des banques sera encore très long. Elle identifie quatre risques en particulier : le retrait de l'aide de l'État au secteur financier, qui pourrait mener à une « forte volatilit頻 des marchés ; le risque de défaut de paiement d'un État, comme la Grèce ou l'Irlande ; la possibilité d'une reprise économique plus lente qu'attendu ; et une soudaine chute des prix de certains actifs.La Banque d'Angleterre en conclut que les banques ont besoin de se recapitaliser rapidement pour faire face aux risques à venir, ainsi qu'au futur durcissement de la réglementation sur les fonds propres. Elle exhorte donc les banques à utiliser les conditions favorables du marché pour se recapitaliser dès maintenant.Éric Albert, à Londre

latribune.fr

21 Déc 2009, 1:46

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