Les entreprises restent dans le flouDifficile de l'admettre officiellement de ce côté-ci de l'Atlantique, mais, aux États-Unis, les industriels ne se gênent pas. L'accord a minima de Copenhague est un soulagement pour les entreprises émettrices de CO2. Il laisse en effet une bonne marge de man?uvre aux lobbys pour façonner et édulcorer la future loi américaine sur le climat. Pour les Européens, l'absence d'accord devrait aussi modérer la contrainte carbone. L'engagement de baisse des émissions de gaz à effet de serre reste à ??20?% d'ici à 2020, alors que la réduction aurait été relevée à ? 30 % en cas d'accord substantiel. Les sidérurgistes, cimentiers et autres chimistes européens militaient en effet contre un nouveau serrage de vis environnemental de la part de l'Europe, qui aurait eu un impact direct sur leurs comptes de résultats. Moins d'émission aurait abouti à moins de quotas, et des prix du CO2 qui grimpent en flèche. Pas d'inquiétude de ce côté-là donc, du moins à court terme. Prévisions entravées Mais qui dit absence d'accord sur le climat dit aussi moins de nouveaux marchés. Les solutions de production d'énergie peu gourmandes en hydrocarbures, comme le solaire, le nucléaire, ou même les centrales thermiques à charbon ou à gaz plus efficaces, voient leurs perspectives de développement s'éloigner. Tout comme le captage et stockage du CO2, sujet qui pousse Total à se pencher sur la question du changement climatique.L'impact le plus sérieux de cet accord flou tient dans l'absence de visibilité qu'il entraîne. Dans l'énergie et les transports, et surtout dans les secteurs en train d'adapter leur outil à la contrainte carbone (comme l'aérien ou le fret maritime), les choix stratégiques des prochaines années devront être faits au doigt mouillé.

latribune.fr

21 Déc 2009, 1:44

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