Les armateurs à la recherche d'un consensus

Transport maritimeLa France, notamment, avait fait le forcing pour que le transport maritime mondial soit inscrit au programme du sommet de Copenhague. Absente du protocole de Kyoto, la profession, montrée du doigt par les organisations non gouvernementales et considérée comme une grosse pollueuse, peinait à instaurer par elle-même des normes mondiales. L'enjeu pour le secteur était donc de fixer dans la capitale danoise un objectif (une baisse de 20 % des gaz à effets de serre à l'horizon 2020) et que mission soit donnée à l'Organisation maritime mondiale (institution spécialisée des Nations unies, dont le siège se trouve au Royaume-Uni) de décider des moyens pour y parvenir. Pas facile cependant d'imposer des objectifs chiffrés à un secteur qui représente 90 % des échanges mondiaux et 3 % des émissions de gaz à effets de serre, mais qui est composé d'une flotte mondiale très disparate. Quelle référence adopter : celle des navires français, où des efforts importants ont déjà été faits avec une flotte plus jeune que la moyenne donc moins polluante, ou celle de navires beaucoup plus anciens, beaucoup plus polluants, provenant de pays bien moins regardants sur l'entretien ? Au niveau européen, déjà, il est difficile d'obtenir un consensus pour que les États acceptent de se séparer des bateaux les plus obsolètes, essentiellement en Bulgarie, à Chypre, Malte ou en Grèce. « Il est plus facile d'obtenir des accords au niveau mondial qu'au niveau européen. Cela met ainsi tout le monde au même niveau et évite les distorsions de concurrence », explique Anne Sophie Avé, déléguée générale d'Armateurs de France. À côté de ces objectifs chiffrés, les pays pauvres ont aussi plaidé avec insistance à Copenhague en faveur de l'instauration d'une taxation sur le transport maritime, hors du contrôle de l'Organisation maritime internationale. « Les sanctions pour les contrevenants ne sont jamais faciles à obtenir », déplore toutefois un observateur. Appelé à se développer beaucoup sur des cycles longs, le transport maritime fait, en tout cas en France, l'objet de moult attentions. Alors que le Grenelle de la mer a abouti, au mois de juillet dernier, à la formulation d'un livre bleu comprenant de très nombreux engagements, le secteur bénéficiera de l'emprunt national voulu par le président de la République, Nicolas Sarkozy. « L'élaboration de nouvelles technologies plus économes de propulsion maritime est une perspective essentielle pour l'industrie navale française », peut-on lire dans le document présentant les priorités de l'emprunt national, publié mi-décembre. Ingrid Seithume
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