L'acier et le ciment veulent une approche sectorielle

Industries lourdesSoumises depuis 2005 à un plafonnement de leurs émissions, les industries européennes les plus polluantes, notamment celles de l'acier et du ciment, bénéficieront de conditions préférentielles pour acheter aux enchères des quotas d'émissions à compter de 2013. Cette dérogation vise à préserver leur compétitivité face à leurs concurrents implantés hors d'Europe, et à limiter les « fuites de carbone ». Ce phénomène, qui désigne la substitution de leur production par des importations en provenance de pays non contraints, s'accompagne le plus souvent d'une hausse globale des émissions. C'est pour ces mêmes raisons que ces industries craignaient qu'à Copenhague l'Europe ne s'engage de façon unilatérale à réduire ses émissions de 30 % en 2020 (par rapport à celles de 1990), au lieu des 20 % déjà prévus. Pourtant, elles disposent des technologies nécessaires. L'industrie cimentière vient d'établir une feuille de route pour réduire ses émissions de 18 % entre 2005 et 2050 grâce au captage et au stockage de CO2, ainsi qu'à de nouveaux procédés de fabrication et de nouveaux produits. La sidérurgie dispose également de marges de man?uvre résidant essentiellement dans la performance énergétique de ses installations.Ces deux secteurs sont surtout venus plaider à Copenhague pour la mise en ?uvre d'une approche sectorielle qui fixerait à l'ensemble d'une industrie, à l'échelle mondiale, des objectifs de réduction de ses émissions sur la base d'un benchmark des sites les plus performants. Ils y voient la disparition des distorsions de concurrence, l'enclenchement d'un cercle vertueux tirant tout un secteur vers le haut, et une simplification des démarches d'agrément dans le cadre des mécanismes de développement propre (MDP). La CSI (Cement Sustainability Initiative), qui réunit des cimentiers du monde entier, a d'ores et déjà établi les indicateurs et méthodologies de reporting permettant la mise en ?uvre de ce type d'approche. Rejetée par les pays en développement, qui y voient une hégémonie du Nord sur le Sud, l'approche sectorielle n'est pas simple à mettre en ?uvre mais devrait néanmoins continuer d'être discutée dans les prochains mois. Dominique pialot
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