Dalkia, gros émetteur de CO2, prend les devants« Nous sommes des assujettis?; le CO2 pour nous, c'est une contrainte à gérer. » Chez le producteur de chaleur Dalkia, Thomas Philippe, directeur des marchés de l'énergie, ne s'embarrasse pas de beaux discours sur l'engagement de son groupe pour l'environnement. Pourtant, le groupe a été précoce dans l'intégration de la question carbone dans son plan stratégique : prévoyant autant que novateur, Dalkia se couvre déjà sur les prix du CO2 en? 2016. Le résultat d'un raisonnement simple, que font d'ailleurs les acteurs les plus en pointe sur le marché du carbone. Accord international ou pas, la contrainte carbone est bien là, et faite pour durer. L'engagement de l'Europe à réduire ses émissions de CO2 aura des implications, quoi que fasse le reste du monde.Depuis 2005, l'enjeu carbone reçoit donc une grande attention, d'autant que le groupe Dalkia est un gros émetteur de CO2. Il reçoit à ce titre un nombre important de quotas, soit 19 millions de tonnes par an (1?% des allocations européennes). « Entre 2005 et 2008, nous avons eu plus de quotas que nécessaire. Mais nous avons eu une gestion active du CO2, l'idée étant de maximiser cet actif », explique Thomas Philippe. La direction des marchés de l'énergie est une petite plate-forme de trading, habituée à intervenir sur les marchés à terme de l'électricité, du gaz, du charbon et du fioul. Ce qui explique aussi qu'elle se soit vite emparée des marchés du carbone, en jouant avec les différentes options qui se présentaient. Parmi les opérations simples mais lucratives du marché du carbone, les «?swaps?» ou échanges de tonnes de CO2. Dalkia ayant plus de quotas européens que nécessaire a pu les échanger contre des CER («?certified emissions reductions?») lorsque les quotas présentaient un prix plus élevé, et en a racheté récemment avec la baisse des cours. Désormais, la société anticipe une raréfaction des quotas, et tente donc d'alléger son programme d'achat à venir, en se couvrant contre une éventuelle grimpée des prix, grâce à des options. A. R.La nouvelle centrale de chauffage urbain de Cergy-Pontoise, conçue par une filiale de Dalkia, utilise des sous-produits de l'industrie du bois (biomasse).

latribune.fr

21 Déc 2009, 1:44

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