La biodiversitéLes chiffres parlent d'eux-mêmes  : 60 % des é...

La biodiversitéLes chiffres parlent d'eux-mêmes : 60 % des écosystèmes ont été dégradés au cours des cinquante dernières années et tous les indicateurs montrent que les espèces animales et végétales disparaissent à grande vitesse, selon l'« Évaluation des écosystèmes pour le millénaire », étude récente menée sous l'égide de l'ONU. La liste noire des espèces menacées dressée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comporte 16.119 espèces sur un total de 40.177 suivies par les experts. Une espèce sur quatre est menacée chez les mammifères, une sur huit chez les oiseaux, une sur trois chez les poissons ou les amphibiens. Et selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 75 % des stocks de poissons sont surexploités ou à leur exploitation maximale. « La biodiversité va mal, or nous en dépendons au quotidien pour vivre, nous nourrir, nous soigner, travailler, respirer », explique Christophe Aubel, directeur de la ligue ROC (protection de la nature) présidée par le scientifique Hubert Reeves. En 1992 à Rio, au sommet de la Terre, tous les pays ont décidé de faire une priorité de la protection et de la restauration de la diversité du vivant, considérée comme une des ressources vitales du développement durable. Puis, en 2001, le sommet européen de Göteborg s'est fixé un objectif plus strict : arrêter le déclin de la biodiversité en Europe d'ici à 2010. Érosion de la biodiversité et réchauffement climatique sont les deux faces d'une même médaille. « L'accumulation du CO2 dans l'atmosphère, en augmentant l'acidité des océans, met en péril les espèces qui synthétisent le calcaire pour former leur coquille et, de ce fait, est responsable de la mort des coraux », explique Christophe Aubel. Autre exemple, la migration contrainte vers le Nord d'espèces animales ou végétales habituellement localisées au Sud. Ou la recrudescence de la maladie de Lyme, transmise par des tiques dont le contrôle ou la prédation sont devenus insuffisants du fait du réchauffement.« On est en retard dans la lutte contre l'érosion de la biodiversité si on compare à l'avancement du dossier climat, souligne Christophe Aubel. Mais nous tirons les enseignements de cette situation. » En effet, pour les défenseurs de la biodiversité, la solution passe par la création d'un Giec « biodiversit頻, un groupe de scientifiques qui éclairera la réflexion des décideurs politiques, comme le fait le Giec pour les questions climatiques. Les prémices existent : il s'agit de l'Intergovernmental Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES), créée en 2008. L'année 2010, que l'ONU a dédiée à la biodiversité, pourrait être décisive. « L'annonce politique de la création de l'IPBES pourrait être faite lors de l'assemblée générale de l'ONU en septembre, et son lancement effectif fin octobre à Nagoya lors de la conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (CDB) », prévoit Christophe Aubel. L. C.Chez les mammifères, une espèce sur quatre est menacée.L'accumulation du CO2 dans l'atmosphère augmente l'acidité des océans, l'une des raisons du blanchiment des coraux (ci-contre) ? en clair, leur disparition et celle de leur indispensable écosystème.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.