Les banques d'affaires parient sur le retour des introductions en Bourse

Photo : Boniface Mwangi / Bloomberg NewsEn 2010, les banques d'affaires parient sur les mouvements dans le capital des entreprises. Après une année 2009 consacrée aux augmentations de capital des sociétés en difficulté, les introductions en Bourse feront leur grand retour après trois années d'absence. Tous les ingrédients indispensables sont réunis pour avoir une année active sur les marchés de capitaux actions. « Les investisseurs ont besoin d'investir sur les actions et ils le feront d'autant plus que la volatilité s'est tassée », explique Valéry Barrier, responsable des marchés primaire actions chez Deutsche Bank.Les introductions en Bourse ont déjà commencé (CFAO, Medica, Amadeus) et sont attendues en grand nombre. Elles proviendront essentiellement de sociétés sous LBO. Actuellement, tous les fonds d'investissement réfléchissent à cette option qui est souvent la seule pour vendre leurs participations. Pour autant, les entreprises devront montrer patte blanche. Seuls les leaders de leur secteur et dotés de véritables perspectives de croissance seront élus. Cependant, « si les premières opérations se passent bien, l'effet boule de neige entraînera le march頻, explique Jean-Michel Berling, responsable du primaire action chez Calyon. Les entreprises utiliseront surtout les introductions en Bourse pour se désendetter, notamment pour celles détenues par les fonds LBO. « Elles seront aussi un moyen pour les grands groupes de céder une partie de leurs filiales pour réallouer leur capital et se recentrer », ajoute le banquier de Deutsche Bank. Les cas de CFAO pour PPR, de la filiale transport de Veolia ou la scission d'Accor sont de bons exemples.bouchées doublesLes groupes pourront aussi redéployer leurs forces. Les banques d'affaires s'attendent à des levées de fonds pour financer des opérations de fusions-acquisitions. Avec la crise, beaucoup de sociétés participeront à des mouvements de consolidation, comme dans le secteur financier ou dans la pharmacie. Mais les augmentations de capital se poursuivront également pour les sociétés qui doivent encore se restructurer et renforcer leur bilan. De leur côté, les petites et moyennes entreprises préféreront davantage des placements privés qui sont plus souples. Enfin, les banques s'attendent aussi à un retour de nombreuses cessions de blocs d'actions. Les sociétés publiques sont notamment visées, alors que l'État (ADP, EDF, etc.) doit combler un déficit budgétaire croissant.Dans ce marché, beaucoup de banques d'affaires mettent les bouchées doubles sur ces métiers. Deutsche Bank en fait partie avec le recrutement récent de Valéry Barrier. Les banques étrangères espèrent prendre des parts de marché aux banques françaises, leaders incontestés. Pour eux, « 2009 a été une année avec de grosses augmentations de capital. 2010 sera encore très active, mais probablement avec des opérations de taille plus faible et donc moins de revenus », conclut Jean-Michel Berling. Dans ce marché clé pour 2010, la bataille sera féroce.Matthieu Pechberty
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