Chérie, j'ai rétréci les banques  !

Tremblez traders, Barack Obama sort ses griffes ! Deux jours après sa cuisante défaite dans le Massachusetts, le président américain a décidé de se refaire une santé sur le dos des banques, en annonçant une série de mesures pour limiter la taille et la prise de risque des géants de Wall Street. Ce n'est pas tout à fait le Glass Steagall Act de 1933, supprimé en 1999. Mais une version moderne concoctée par Paul Volker, l'ancien président de la Fed, pour brider les activités de spéculation pour compte propre des établissements financiers. Barack Obama avait déjà adressé un premier coup de semonce en imposant une taxe de 117 milliards de dollars aux banques bénéficiaires du plan de sauvetage public. Ce deuxième coup de massue vise à convaincre « Main Street », l'Amérique d'en bas, qu'il n'est pas ce technocrate mou inféodé aux intérêts des seigneurs de Wall Street qui ont financé sa campagne. Se venger sur les banques, quitte à « gauchir » son image, voilà un bon moyen pour reconquérir une opinion tentée par le populisme. Chérie, j'ai rétréci les banques, voilà la réponse apportée par Obama à un système financier qui, a-t-il dénoncé, fonctionne de nouveau « selon les mêmes règles qui l'ont mené au bord de l'effondrement ». L'argument n'est pas infondé, alors que réapparaissent les germes d'une bulle financière. « Entre vous et les fourches, il n'y a que moi », avait dit l'an dernier le président américain à ceux que l'opinion appelle désormais les « banksters ». Le monde n'a en fait plus les moyens de se payer une réplique de la crise des subprimes. Les démocraties occidentales n'y résisteraient pas. Il est donc légitime de chercher à réduire le poids de la sphère financière dans l'économie et de lutter contre une trop grande concentration, source de rentes à la Goldman Sachs. Mais les nouvelles réglementations envisagées seront-elles efficaces ? Le vrai problème de la finance moderne se situe avant tout à la source, dans la surabondance de liquidités consommée par le système. Le risque est que l'argent ainsi bridé se déverse ailleurs, par le simple jeu de la mécanique des [email protected] par philippe mabille
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