"La Croix" fait le pari du payant sur le Web pour éviter la crise

Comment s\'en sortir dans l\'univers déprimé de la presse ? En marge des grands titres et en toute discrétion, le quotidien \"La Croix\" a pris une voie un peu différente, prenant des paris à contre courant de ceux faits par ses concurrents. Deux ans après la dernière « nouvelle formule », le journal de sensibilité chrétienne s\'est offert un nouveau lifting papier et surtout numérique. « Nous partons du principe que le site Web et le journal papier doivent avoir une même ligne éditoriale, une même identité et une même équipe. Nous privilégions les angles forts, et assumons les impasses. Sur le papier, nous réduisons la place dédiée aux brèves et augmentons celle dédiée au reportage et aux enquêtes », a indiqué la directrice de la rédaction Dominique Quinio.La diffusion résiste Le quotidien, qui privilégie la contre-programmation éditoriale, a réussi à relativement bien résister à la baisse de la diffusion. La « diffusion France payée » est restée stable l\'an passé, avec 94.099 exemplaires, même si la vente au numéro a quand même reculé de 2,9%, après avoir progressé de 12% entre 2006 et 201. \"La Croix\" vit essentiellement des abonnements et ses tarifs sont sensiblement supérieurs à ceux du marché - de l\'ordre de 30 euros par mois.\"La Croix\" décline une stratégie payante sur le WebLe journal a choisi de prolonger cette stratégie sur le Web, délaissant la course à l\'audience et les recettes publicitaires qui vont avec. Il faut dire que le site n\'a que 600.000 visiteurs uniques chaque mois, ce qui est peu pour attirer des annonceurs. « Le site est le lieu de l\'actualité sans frénésie, sans course de vitesse. Il ne s\'agit pas de faire de l\'info hâtive bâtie à partir de dépêches d\'agences », a justifié Dominique Quinio. Pour s\'abonner au site, l\'internaute doit débourser 15 euros par mois, un prix dans les standards du marché. « Nous avons 2.885 abonnés numériques, cela représente 2% du total. Nous visons 5% du total», a indiqué Arnaud Broustet, directeur adjoint de Bayard.L\'enjeu, éviter la cannibalisationPour le quotidien chrétien, tout l\'enjeu va être de faire croître la diffusion numérique sans endommager celle du papier. Avec des tarifs divisés par deux sur le Web, le groupe ne s\'y retrouverait pas. Il lui faut donc absolument éviter que ses abonnés délaissent leur quotidien pour un transfert vers une offre 100% Web. Pour le moment, il n\'y a pas eu de cannibalisation entre les deux supports. Mais le virage ne sera pas facile à négocier. Car, même si le journal est en bien meilleure santé que la plupart des quotidiens, quasiment tous en pertes, \"La Croix\", qui a généré l\'an passé 31 millions d\'euros de recettes, est à peine à l\'équilibre.
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