Air France étudie des vols intérieurs low-cost

Où s'arrêtera Transavia France ? Lancée en 2007 pour exploiter des lignes touristiques moyen-courriers (non françaises) au départ de Paris-Orly, la compagnie « mi-charter mi-low-cost » d'Air France multiplie les entorses au business plan d'origine. Il n'était pas question de décoller au départ de province : elle débute cet été des vols vers le bassin méditerranéen au départ de Nantes et Lyon. Elle ne devait pas se positionner sur des lignes sous pavillon Air France, voilà qu'une telle hypothèse est aujourd'hui dans les cartons, selon des sources concordantes. Et qui plus est sur des vols intérieurs. Une première.Baptisé Mimosa, le projet d'Air France vise à installer Transavia à Nice, pour desservir d'autres villes de province aujourd'hui exploitées (sous numéro de codes Air France) par ses filiales Britair et Regional. Quatre lignes seraient concernées, toutes déficitaires à cause des coûts d'escale très élevés, de la faible utilisation des avions (et de leur petite taille qui augmente les coûts au siège) mais de la nature du trafic, essentiellement loisirs. Le projet Mimosa a pour objectif de ramener ces lignes à l'équilibre économique grâce aux bas coûts de Transavia dont les avions ont une forte densité (186 sièges). Surtout, il est prévu, pour augmenter l'utilisation des avions que Transavia lance au départ de Nice des vols vers des destinations du bassin méditerranéen.Pourquoi un tel projet sur des lignes transversales (province-province) et pourquoi à Nice ? La réponse est simple. Cette partie du réseau est l'une des plus vulnérables face aux transporteurs low-cost, grâce à la faiblesse des liaisons transversales TGV. En 2007, la low-cost britannique Flybe étudiait d'ailleurs une offensive d'envergure, sans passer à l'acte. Depuis, Ryanair et Easyjet s'y sont lancées, la première au départ de Marseille (Lille et Nantes), la seconde au départ de Lyon (Nantes, Toulouse, Bordeaux).Le choix de Transavia à Nice permettrait d'anticiper l'arrivée en force dans la baie des Anges d'une grande low-cost européenne. En outre, ce serait le seul aéroport régional où l'application du modèle Transavia serait transposable, assure-t-on chez Air France, en raison d'un taux de clientèle loisirs supérieur à ce qu'il est sur les autres vols du groupe au départ des autres escales de province, plus axés sur la clientèle professionnelle. « Le projet à Nice ne peut pas être dupliqué sur d'autres aéroports français », explique un connaisseur du dossier. Cela reste encore à voir.ObstaclesPour l'heure, ce projet doit surmonter plusieurs obstacles. En effet, il passe par la renégociation de l'accord avec les pilotes d'Air France et la direction signé lors de la création de Transavia, qui interdisait les transferts d'activité du pavillon Air France vers sa filiale low-cost. Ce qui semble très lourd. La question du transfert chez cette dernière des pilotes de Britair et de Regional sera au coeur de la problématique. De même pour les services dans les aéroports, où Transavia fait traditionnellement jouer la concurrence entre Air France et ses concurrents. Or, en province, les coûts d'Air France sont très élevés. La direction veut augmenter la productivité de 20% sur l'ensemble des escales françaises.
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