Nissan tourne à plein régime en Europe, alors que Renault a trop d'usines

Nissan a-t-il besoin de Renault en Europe ? Renault a laissé entendre clairement vendredi dernier qu\'il pourrait produire des voitures de son partenaire japonais en France. Tout dépendra des négociations en cours avec les syndicats sur le plan de la compétitivité, qui devraient prendre fin dans les derniers jours de janvier ou au début de février. La firme tricolore a ainsi confirmé les déclarations d\'Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif avait assuré en fin de semaine dernière que Carlos Ghosn, PDG du constructeur tricolore et de Nissan, aurait accepté que son allié nippon (contrôlé à 44% par le français) vienne en aide à ses usines en surcapacités.Nissan en progrèsNissan marche plutôt bien en Europe, alors que Renault est à la peine. Les immatriculations de Renault dans l\'Union européenne ont plongé de 19% (hors utilitaires) l\'an dernier, soit la pire dégringolade des grands constructeurs. Nissan reculait dans le même temps de 6,3% seulement. Moins donc que le marché total (-8,2%). La part de Renault (avec Dacia) n\'est  d\'ailleurs plus que de 8,5% du gâteau européen (contre 9,7% l\'an dernier), celle de Nissan de 3,5% (contre 3,4% un an auparavant). Sur les cinq dernières années, Nissan a nettement progressé et Renault franchement reculé. Résultat : les ventes du japonais représentent aujourd\'hui sur le Vieux continent 40% environ de celles de Renault. Nissan ne pesait que... 22,5% de Renault en Europe il y a cinq ans !Succès des faux 4x4Nissan doit son succès essentiellement à deux modèles, le 4x4 compact Qashqai et, plus récemment, son petit frère Juke. Le Qashqai a ouvert la voie en Europe aux faux véhicules tous chemins, en fait des berlines surélevées et dotées d\'une carrosserie de baroudeur. Même s\'il existe une version 4x4 à transmission intégrale, la plupart des ventes de Qashqai (comme de Juke) se font avec des versions à simple traction avant, sans aucune aptitude sur la neige ou hors bitume. Le Qashai partage ses dessous mécaniques avec la Renault Mégane, le Juke avec la Clio. Les deux modèles sont dotés de diesels Renault.Deux sitesNissan ne dispose que de deux usines d\'assemblage en Europe (hors Russie et hors camions). Renault possède en revanche six sites de montage en France, deux en Espagne, un en Roumanie. Si les usines du français sont sous-employées - sauf Pitesti en Roumanie -, le site britannique de Nissan à Sunderland a fabriqué en 2012 plus d\'un demi-million de véhicules, un record sans précédent pour un constructeur au Royaume-Uni. Le site fonctionne en sur-régime. Les pleines capacités sont largement atteintes. En 2013, le seuil des 6.000 emplois sur le site vient d\'être franchi pour la première fois C\'est deux fois plus de salariés que chez Renault dans l\'usine historique de Flins! En trois équipes, ce qui n\'est pas du tout le cas actuellement, Flins n\'aurait  qu\'un potentiel de 250.000 unités annuelles à peine. Deux fois moins que Sunderland. Le comble! Et ce n\'est pas fini. En décembre dernier, Nissan a annoncé un nouvel investissement de 280 millions d\'euros à Sunderland pour la mise en production en 2015 d\'une voiture compacte pour son label haut de gamme Infiniti, à un rythme escompté de 60.000 unités annuelles.Usine compétitiveCréée dans les années 1980, l\'usine de Sunderland est souvent considérée comme la plus compétitive des sites d\'assemblage automobile en Europe. La firme y produit les Juke, Qashqai et le minispace Note en fin de vie. Un nouveau modèle baptisé Invitation (nom provisoire) viendra lui succéder cette année en Grande-Bretagne. Nissan fabrique par ailleurs des véhicules à Barcelone, un héritage de la société espagnole Ebro reprise progressivement à partir de 1980 et que le japonais a eu énormémement de mal à rendre plus productive et rentable. Nissan y fabrique des fourgons, des pick-ups et gros 4x4. Une petite usine à Avila assemble en outre des petits camions.Berline compacte en France?S\'il veut poursuivre son expansion sur le Vieux continent, Nissan a donc besoin de potentiel industriel supplémentaire, alors même que Renault se débat dans les surcapacités. A ce jour, Nissan a annoncé l\'arrivée d\'une prochaine berline compacte en Europe, sur la même plate-forme que la Renault Mégane, mais dont le lieu de production n\'a pas été indiqué. Ce véhicule pourra-il être produit sur un site français du groupe au losange? A Douai, où est fabriqué le Scénic sur la même plate-forme, par exemple? Rien n\'a toutefois filtré encore sur le modèle et l\'usine française qui pourrait recevoir les véhicules de la marque soeur.
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