Sous la pression, Proglio renonce à sa double rémunération

Finalement, la pression a été trop forte. Alors que la polémique n'avait cessé d'enfler ces derniers jours sur sa double rémunération, Henri Proglio a renoncé, jeudi, à l'indemnité de 450.000 euros qu'il devait percevoir de Veolia au titre de ses fonctions de président du conseil d'administration. La décision, dévoilée par Lemonde.fr et prise, selon le site du quotidien, sous la pression de l'Élysée, devrait mettre fin aux critiques virulentes sur la rémunération annuelle de 2 millions d'euros que devait toucher le nouveau patron d'EDF ? dont seulement 1,6 million au titre de ses fonctions opérationnelles chez l'électricien, le reste étant versé par Veolia.En devenant président d'EDF, « je n'ai jamais eu la volonté ni exprimé le souhait d'obtenir par ce choix un quelconque avantage financier ou matériel », a déclaré Henri Proglio dans un communiqué. Il affirme que cette polémique « ne peut l'empêcher de mener à bien le projet industriel et social forgé pour EDF, dont l'entreprise a besoin ». Et « rien ne me détournera de cette tâche », ajoute le PDG.La décision d'Henri Proglio enlève une épine du pied à Christine Lagarde qui essuyait, depuis plusieurs jours, des critiques. Mercredi, la ministre de l'Économie avait dû défendre, devant les députés, la rémunération d'Henri Proglio. « Le patron de Veolia a souhaité conserver le même niveau de rémunération, ce qui est assez logique », avait-elle argumenté. Or, en novembre, elle avait affirmé devant le Sénat que, même si Henri Proglio devait assumer une double fonction, il « percevra [it] une seule et unique rémunération ». « une pirouette juridique »Une volte-face qui lui avait valu des commentaires peu amènes à gauche, mais aussi à droite, Gérard Longuet, le président du groupe UMP au Sénat évoquant « une pirouette juridique » que la ministre avait dû « avaliser ». Par-delà ces polémiques, c'est le principe de la double rémunération qui a suscité le plus de critiques. « C'est un peu compliqué, la double appartenance Veolia-EDF », a poursuivi Gérard Longuet, estimant que le problème était « le fait d'être dans deux entreprises qui ont deux logiques différentes et qui pourraient peut-être un jour se rapprocher ». Des remarques à la tonalité proche de celle de la gauche ou du Modem. « Le cumul des mandats, que ce soit en politique ou dans les affaires, est décidément un mal très français », a dénoncé, par exemple, Aurélie Filippetti, secrétaire nationale du PS à l'énergie. Reste à savoir si la décision d'Henri Proglio mettra totalement fin à la polémique. Jeudi soir, il laissait implicitement entendre qu'il conservait ses fonctions chez Veolia, évoquant le renoncement « à toute rémunération en tant que président non exécutif de Veolia ». Une double casquette à titre bénévole, mais double casquette malgré tout.
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