L'État français poursuit avec succès ses émissions obligataires

L'Agence France Trésor (AFT) a poursuivi jeudi son programme d'émissions obligataires 2010 avec le placement de plus de 10 milliards d'euros de bons du Trésor à intérêts annuels (BTAN). Chargée de gérer la dette et la trésorerie, l'agence de l'État a ainsi émis pour 8,9 milliards d'euros de titres sur trois lignes obligataires d'échéance de 2, 3 et 5 ans. L'AFT a également procédé à sa première émission de l'année indexée sur l'inflation, avec 2,5 milliards d'euros à 10 ans. Ce dernier compartiment devrait représenter aux alentours de 10 % des émissions nettes de 188 milliards d'euros annoncées pour cette année le 22 décembre dernier.Les quatre tranches de l'opération ont rencontré une solide demande, notamment sur la ligne de 1,3 milliard d'euros à échéance janvier 2012, qui a attiré plus de 4,7 milliards d'euros d'offres de la part des investisseurs. Signe de la bonne réception de l'opération, l'écart de rendement entre les obligations françaises et allemandes à 10 ans, qui mesure la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir des OAT françaises plutôt que des bunds allemands, s'est légèrement desserré de 1 point de base dans l'après-midi, pour revenir sous la barre des 25 points de base.« L'offre de titres de dette d'État est très importante en ce début d'année, dans un contexte de pression sur les dettes gouvernementales, surtout sur les États européens périphériques. Et pour l'instant, les émissions de la France se passent très bien », souligne Nicolas Forest, responsable de la stratégie taux chez Dexia AM. Ces placements confirment l'attrait de la signature française auprès des investisseurs entrevu à l'occasion de la première émission de l'année. Le 7 janvier, les 8,6 milliards d'euros émis de l'AFT avaient été sursouscrits en moyenne plus de 2,2 fois.investisseurs en haleineLa dette française, tout comme l'ensemble du marché obligataire européen, devrait néanmoins rester sous pression cette année. Outre des émissions publiques de plus de 1.000 milliards d'euros, le cas grec devrait tenir les investisseurs en haleine. « La Grèce ne fera pas défaut, car, au bout du compte, un soutien lui serait apporté si besoin. Mais il faut s'attendre à de la volatilité sur le marché obligataire européen », note Matthieu Louanges, gérant obligataire senior chez Pimco. Julien Beauvieux
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